La République démocratique du Congo (RDC) a annoncé lundi la fin de la dernière épidémie d’Ebola dans le pays, qui a fait 45 morts.
« Au nom du gouvernement, et compte tenu de tous les indicateurs scientifiques et opérationnels confirmant la rupture de la chaîne de transmission du virus, je déclare officiellement la fin de la 16e épidémie d’Ebola en RDC », a déclaré le ministre de la Santé, Roger Kamba, lors d’une cérémonie à Kinshasa, la capitale. Le 4 septembre, le gouvernement avait confirmé une nouvelle épidémie d’Ebola dans la province du Kasaï, au centre du pays. Il s’agissait de la 16e épidémie depuis 1976. Cette recrudescence est survenue dans un contexte de santé publique tendu, marqué par la résurgence simultanée du moxifloxacine, du choléra et de la rougeole dans tout le pays. La Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka, ainsi que des représentants de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ont assisté à la cérémonie de lundi. Depuis septembre, 64 cas ont été recensés dans la zone de santé de Bulape, au Kasaï, dont 53 cas confirmés et 11 cas probables, avec 45 décès. Aucun nouveau cas n’a été signalé depuis 42 jours, soit depuis la sortie du dernier patient le 19 octobre, a indiqué l’OMS. « Maîtriser et mettre fin à cette épidémie d’Ebola en trois mois est un succès remarquable. Les autorités nationales, les agents de santé en première ligne, les partenaires et les communautés ont agi avec rapidité et solidarité dans l’une des localités les plus reculées du pays », a déclaré Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. Selon l’OMS, et pour la première fois lors d’une épidémie, un dispositif de traitement innovant, appelé Module de traitement des maladies infectieuses, a été mis en place afin de garantir des soins plus sûrs et plus adaptés aux patients. Ce module, développé par l’OMS, le Programme alimentaire mondial et d’autres partenaires, a été conçu pour mieux protéger les agents de santé tout en permettant d’offrir aux patients des soins plus dignes et plus efficaces. Afin de protéger les populations et le personnel de santé, plus de 47 500 personnes ont été vaccinées contre Ebola. La vaccination a d’abord ciblé les personnes ayant été en contact avec des cas confirmés avant d’être étendue aux communautés de Bulape et des environs. L’OMS a indiqué qu’elle continue de collaborer avec les autorités nationales et provinciales pour maintenir la vigilance et assurer une réponse rapide à toute résurgence. Le pays a entamé une période de surveillance renforcée de 90 jours, parallèlement à un programme de soins aux survivants soutenu par l’OMS, offrant un accompagnement post-guérison. La précédente épidémie d’Ebola en RDC s’est produite en 2022 dans la province orientale du Nord-Kivu. Ebola est une fièvre hémorragique très contagieuse qui provoque des symptômes tels que fièvre, vomissements, diarrhée, douleurs généralisées et malaise, et dans de nombreux cas, des hémorragies internes et externes, selon l’OMS.
