À Yaoundé, le 20 novembre 2025, une réunion de haut niveau présidée par le ministre camerounais des Travaux publics (MINTP), Emmanuel Nganou Djoumessi, a marqué une nouvelle étape dans la réhabilitation du corridor Douala-Bangui, artère indispensable au commerce sous-régional.
Autour de la table, les principaux partenaires techniques et financiers ont passé en revue l’état d’avancement des travaux, les points de blocage et les financements à consolider pour accélérer un chantier devenu urgent pour l’économie camerounaise et centrafricaine.
Selon les services du ministère, certaines sections stratégiques, fortement dégradées par le trafic des poids lourds, constituent encore un frein majeur à la fluidité du corridor. Les partenaires ont souligné la nécessité d’une meilleure coordination entre les entreprises, les autorités locales et les bailleurs, afin de garantir un calendrier réaliste et une exécution plus rigoureuse. L’enjeu est d’autant plus crucial que près de 80 % des marchandises à destination de Bangui transitent par Douala.
En clôturant la séance, le MINTP a rappelé que ce corridor n’est pas seulement une route, mais un instrument de stabilité économique pour toute la région. Il a insisté sur l’importance de sécuriser les financements, d’améliorer le suivi opérationnel et de renforcer la transparence dans la gestion des contrats. Les participants ont convenu de multiplier les réunions techniques et d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris.
Cette réunion, qualifiée de “stratégique” par plusieurs partenaires, laisse espérer un calendrier plus resserré et une mobilisation accrue autour d’un axe vital pour les échanges, l’intégration régionale et la compétitivité des deux pays. Les discussions ont également mis en lumière la question récurrente de l’entretien, souvent négligé après les grandes phases de réhabilitation.
Plusieurs experts ont rappelé que sans un mécanisme durable de maintenance, les sections aujourd’hui rénovées risquent de se détériorer rapidement, annulant les investissements consentis. Ils recommandent la création d’un fonds dédié, alimenté conjointement par l’État, les usagers et les partenaires internationaux, afin de garantir une intervention continue. Cette approche, selon eux, permettrait de préserver la qualité du corridor sur le long terme et de réduire les coûts futurs.
Jean-René Meva’a Amougou
