L’avant-projet détaillé a été soumis le 12 novembre dernier au conseil d’administration des Aéroports du Cameroun (ADC) en conclave dans la capitale économique ce 12 novembre 2025.
L’Agence française de Développement (AFD) est le principal partenaire financier de ce projet qui va s’étendre jusqu’en 2020. « Le coût global du projet est estimé à 75 milliards de francs CFA hors taxes auxquels s’ajoutent 20,7 milliards FCFA de TVA et de frais de douane. Soit un montant total d’environ 95,7 milliards de francs CFA », explique Emmanuel Sime Lebou, conseiller technique N°3 à ADC et chef de projet. Il renseigne par ailleurs que les frais d’impôts, taxes et douanes liés à ce projet seront supportés par l’Etat du Cameroun à travers le ministère des Finances et celui de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Ces charges fiscales sont évaluées à hauteur de 20,7 milliards de FCFA.
Pour la maîtrise d’œuvre dudit projet, le groupement Kardham/TPF a présenté les grandes orientations techniques et architecturales de ce projet qui est constitué de deux composantes. Une composante sur l’extension des chaussées aéronautiques (nouvelle aire de trafic) d’environ une superficie de 3600m2, déclinée dans la première phase. Ce pan du marché a été attribué à la société chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC) pour un montant de 10,4 milliards de FCFA.
La deuxième composante concerne la rénovation de l’aéroport proprement dite à travers l’aérogare passagers. Les travaux vont consister à un réaménagement des espaces fonctionnels à l’intérieur du bâtiment existant, afin d’améliorer les flux des passagers, développer le commerce et activités extra aéronautiques. « Concrètement, il est question de mettre l’aérogare passagers aux normes internationales et de l’adapter l’augmentation du trafic aérien qui devrait passer de 1, 5 millions à de passagers l’an, à 2,5 millions », explique le Dr. Fritz Ntone Ntone, président du conseil d’administration des ADC. L’espace aménagé sera étalé sur 20000 m², 10 000m2 d’espace additionnel construit, 80% du carrousel bagages rénovés, 10 nouvelles banques d’enregistrement ajoutées entre autres.
Selon ADC, les travaux devront se réaliser sans interruption de l’exploitation de l’aéroport. Le Chronogramme d’exécution du projet prévoit, la phase 0 en Juin 2026 suivi de la phase une qui ira sur 11 mois de septembre 2026 à août 2027.
La phase deux quant à elle avec une durée de 7 mois ira de février 2027 à septembre 2027 ; la phase 3 avec une durée de 11 mois, ira de juin 2027 à mai 2028 ; la phase 4 avec une durée de 9 mois ira de septembre 2027 à mai 2028, et enfin la phase 5 qui va s’étendre sur cinq mois ira de février 2028 à mai 2028. « Quand on a dit phase zéro, ça commence en juin 2026, cette période n’est pas vide. Ce sont les études et les montagnes techniques et financières qui prennent beaucoup de temps. Ce n’est pas facile. Et si vous escamotez une étape, vous pouvez compromettre la réussite du projet. Nous avons pris les dispositions nécessaires pour que toutes les études qui ont été faites, soit faites selon les règles de l’art », a déclaré le PCA de ADC.
Le projet de Réhabilitation de l’aérogare passagers de l’aéroport International de Douala opérationnel depuis 1977 vise trois grands objectifs : renforcer la sécurité et la sûreté de l’aéroport international de Douala ; améliorer la qualité de services offerts aux usagers et améliorer sa rentabilité.
Diane Kenfack
ILS ONT DIT
Prestation de serment du président de la République
Fritz Ntone Ntone, PCA des Aéroports du Cameroun
« Il y a le circuit départ et le circuit arrivé »
Dans l’aéroport moderne maintenant, ceux qui voyagent, c’est-à-dire ceux qui reviennent et ceux qui sont sur le départ ne se croisent pas. Ici, ça se croise. Avec la nouvelle configuration, vous l’avez vu clairement, il y a le circuit départ et le circuit arrivée. Il y a d’autres améliorations plus subtiles. Les filtrages, c’est-à-dire que même là où on filtre les bagages, on filtre les passagers, c’est modernisé. Donc le policier va se retrouver dans le confort. Les bagages vont se livrer normalement. L’aéroport commençait déjà à être dépassé en termes de capacité. Les espaces de détente, les espaces commerciaux, ont été augmentés en volume et en qualité. Dans les boutiques, les salons de billets, etc. Les conditions de vie du personnel ont été améliorées parce qu’on a ajouté une passerelle latérale.
La phase zéro, commence en juin 2026, cette période n’est pas vide. Ce sont les études et les montagnes techniques et financiers qui prennent beaucoup de temps. Ce n’est pas facile. Et si vous escamotez une étape, vous pouvez compromettre la réussite du projet. Nous avons pris les dispositions nécessaires pour que toutes les études qui ont été faites, soit faites selon les règles de l’art.
Cécile Bouinot, chargée de projet kardham architecture
« L’aéroport international de Douala sera forcément amélioré »
La particularité, c’est de regarder l’existant, de prendre toutes les valeurs et à partir de là, d’intégrer au mieux l’extension du projet. L’aéroport international de Douala sera forcément amélioré. Nous souhaitons vraiment que cet aéroport soit à la fois moderne et s’appuie sur la culture locale du Cameroun et également en répondant à l’ensemble des standards internationaux. Dans notre proposition architecturale, nous avons vraiment veillé à avoir des extensions qui soient en lien avec les existants. Et pour ce faire, nous avons proposé une très grande façade côté ville, qui épouse l’identité de l’aéroport et qui représente l’aéroport de Douala dans le monde aéroportuaire. L’idée, c’est vraiment de lui donner une identité qui soit vraiment propre pour Douala. On a essayé au maximum, effectivement, de s’appuyer sur la culture locale du Cameroun. Sur la capacité qui a été envisagée, c’est entre 1,5 et 2 millions de passagers.
Prince Nzoumi, coordinateur BMI au bureau Véritas
«Nous cherchons à mettre aux normes internationales l’aéroport qui existe déjà »
Dans le cadre du projet sur l’aéroport international de Douala, nous sommes le bureau de contrôle qualité. La phase étude qui a commencé, ça fait quelques temps est en train d’être mené à sa phase terminale. Nous avons travaillé conjointement avec l’AMU et la maîtrise d’œuvre pour chercher à mettre aux normes internationales, l’aéroport qui existe déjà. Ça c’est le principal but du bureau de contrôle. La réglementation de tout ce qui va être fait sur le projet de rénovation de l’aéroport. Le projet est né au stade de l’avant-projet détaillé. Donc à ce stade-là, les différents experts du bureau Véritas ont émis les avis correspondant aux différents lots. Ces avis doivent être pris en compte par la maîtrise d’œuvre avant de finaliser la phase. Et plus tard, ça sera la phase projet avant d’arriver au DCE.
Propos recueillis par
Diane Kenfack
