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Décès en néonatalogie : 75% des nourrissons concernés à L’Hôpital gynéco de Douala

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Un hôpital au Cameroun

C’est le constat que pose la Chambre des comptes dans le rapport d’audit de la formation rendu public

Un hôpital au Cameroun

La Chambre des comptes de la Cour suprême vient de porter son attention sur la gestion de l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala (HGOPD). Un audit mené en juillet a permis de mettre au goût du jour les faibles performances des services de référence de cet hôpital entre 2015 et 2020. L’on apprend que le taux de mortalité au service de néonatalogie est resté de 75% sur la période sous revue à contrario des taux relativement nuls en maternité (0,06%). Ce qui contribue à maintenir cette formation hospitalière en deçà de la mission à elle assignée lors de sa création en 2014.

Celle notamment de dispenser prioritairement des soins gynécologiques, obstétriques et pédiatriques de qualité ; de contribuer à la formation professionnelle et au perfectionnement du personnel technique dans les domaines de la gynécologie, de l’obstétrique et de la pédiatrie ; ainsi que d’offrir un champ d’exploration à la recherche médicale dans les disciplines gynécologique, obstétricale et pédiatrique. La raison tient à plusieurs facteurs dont une carence de personnels spécialisés, notamment des médecins anesthésistes réanimateurs et des pédiatres généralistes ou néonatalogistes. A cela s’ajoute une absence de remise à niveau pour l’ensemble du personnel soignant. Toutes choses qui impactent négativement la qualité des soins. L’hôpital comble ses lacunes en recourant « aux consultations par des médecins généralistes », martèle la Chambre des comptes.

Un point sur l’atteinte des objectifs de l’HGOPD met en exergue plusieurs obstacles qui touchent grosso modo tous les aspects fonctionnels dudit hôpital. « L’observation physique de l’équipe de contrôle a permis de relever qu’à ce jour, sur les 6 blocs opératoires dont comptait l’Hôpital à sa création, seuls 3 blocs sont opérationnels, dont un en chirurgie, un au service des urgences (petite chirurgie) et un en gynécologie. L’imagerie médicale dispose globalement de 19 équipements biomédicaux. La quasi-totalité de ceux-ci est hors service. L’hôpital a bénéficié d’une subvention d’équipement de l’Etat pour procéder en 2017 à l’acquisition d’un scanner de 16 barrettes pour remplacer celui installé depuis sa construction ; Ce scanner est non fonctionnel à ce jour.

Par ailleurs, les numériseurs dont dispose l’hôpital sont également non fonctionnels à la date de contrôle sur place » révèle le rapport d’audit. Mais ce n’est pas tout. « La recherche se résume aux demandes de recherche et des stages des étudiants des instituts de formation ; la recherche médicale ne constitue pas un axe prioritaire au sein de l’HGOPED ; la recherche clinique est inexistante au sein de l’hôpital ; les activités de soins notamment l’élaboration des protocoles, l’évaluation des prestations médicales et para ; l’acquisition de nouveaux modes de prise en charge ne sont pas inscrits dans une perspective de recherche. Tous ces constats entrainent une absence de résultats probants de la recherche médicale, et par conséquent aucun impact sur la qualité des soins dispensés au sein de l’hôpital. En outre en l’absence de recherche médicale, il n’existe pas de publication et de vulgarisation des données y relatives, et aucun impact sur l’innovation et l’avancée médicale. Au surplus, le projet de procréation médicalement assistée susceptible de propulser la recherche médicale à l’HGOPED et dont l’impact est certain sur sa performance, reste à l’état embryonnaire », apprend-on.

Invalidité financière
Entre 2015 et 2020, la structure a présenté diverses défaillances ; dont celles relatives à la rentabilité de l’investissement. La structure croule sur des soldes budgétaires annuels déficitaires. Ces derniers sont passés de 653,449 millions de FCFA en 2016 à 1,373 milliards de FCFA en 2019. L’Hôpital gynéco-obstétrique de Douala enregistre par ailleurs une dette galopante. Celle-ci se situe en 2019 à 1 671 379 413 FCFA sur ressources propres et 1 842 994 177 FCFA de restes à payer contre 789 067 009 FCFA de ressources propres et 534 711 977 FCFA de restes à payer en 2016.

Louise Nsana

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