Avant et après la publication des résultats de l’élection présidentielle, l’on observe une hausse des prix dans plusieurs secteurs d’activités.
Mama Nga est surprise ce mercredi 28 octobre 2025 lorsque le motos-taximan lui dit qu’elle payera 150 FCFA au lieu de 100 FCFA pour une distance allant de la chapelle Meyo à borne 10 Odza. Naît alors une dispute entre les personnes qui attendent les motos et le jeune conducteur, « donc vous attendez les situations pareilles pour gagner l’argent sur le dos des pauvres camerounais », lui dit dame Nga. Elle est rejointe par une autre inconnue qui se rend au travail dans le centre-ville de la capitale, « c’est le vol ! Vous augmenté les prix pourquoi ? Est-ce qu’il y a une crise ? », interroge la dame.
Le moto-taximan est rejoint très rapidement par deux de ces collègues. Sans chercher à entrer dans l’invective, ils expliquent le pourquoi de cette hausse, « on refuse de nous vendre le carburant. Quand on réussit à l’avoir c’est maximum 1,5 l qu’on te donne. Il faut négocier avec les mécaniciens. Ceux-ci nous prennent de l’argent parce qu’ils courent des risques », explique un conducteur d’engins à deux roues. Il faut noter que ces derniers ont des véhicules avec des réservoirs de fortune. Ce sont des bidons plastique de 5l qu’ils adaptent. Ils sont facilement démontables et le transfert pour les motos devient facile.
Cette explication ne convainc pas les clients. Ils veulent payer le transport comme à l’accoutumée. Les transporteurs campent sur leurs positions, « nous vous disons comment on obtient le carburant vous ne comprenez pas. Mieux on rentre à la maison », insiste un conducteur. Voyant la détermination des motos-taximen ces personnes se retrouvent dans l’obligation de payer 150 FCFA pour emprunter les motos.
Cette hausse des prix subite est également observé dans le secteur agroalimentaire. À Ekoumdoum, Jeanne qui vient acheter un seau de haricot décommande. Le vendeur a ajouté 1 000 FCFA au lieu de 4 800 FCFA, il demande 5 800 FCFA. Elle parcourt au moins 4 boutiques, mais elle trouve que les prix ont augmenté. Mais il y a une différence dans cette augmentation, « les élections vont finir j’espère que les prix vont aussi baisser. Je vais chez Takam il a carrément ajouté 1 000 FCFA, ici au marché il y a 500 et 600 FCFA de plus. Quand on va dire au client que le haricot est cher il ne va pas comprendre », déplore la vendeuse de « pain haricot » du côté de Nguem ( Ekoumdoum).
Pour ouvrir discrètement sa boutique, M. Tagne un boutiquier de Toutouli, quartier reculé du sud de la capitale préfère s’arranger avec ses clients. Ils doivent faire un effort de plus parce que les prix seront légèrement augmentés, « si vous insistez que j’ouvre, vous allez ajouter quelques chose », prévient le boutiquier. Les œufs, le riz ou encore l’huile végétale, le poisson pour ne citer que ceux-là gagnent en valeurs. Le flacon l’huile végétale passe de 100 FCFA à 125 FCFA. C’est également le même sort pour le verre de riz.
Cette situation ne dérange pas les clients, « nous n’avons pas de choix, c’est plutôt une bonne chance pour nous. Je ne peux pas prendre le risque de me rendre au petit marché d’Odza », estime un chef de famille cette matinée du 29 octobre. Le petit déjeuner qui se prend habituellement avec du pain se fera avec du « riz sauté ».
André Gromyko Balla
