Les ministres des Transports de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont adopté, le 17 octobre à Brazzaville, le budget 2026 et le plan d’action de l’Agence de supervision de la sécurité aérienne en Afrique centrale (Assa-Ac).

Cette 7ᵉ session ordinaire du Comité des ministres marque une étape décisive dans la mise en œuvre du financement régional de la sécurité aérienne, grâce à la Redevance de sécurité aérienne régionale (RSAR).
Prélevée sur chaque billet d’avion, la RSAR s’impose désormais comme le principal levier financier de l’Assa-Ac. Déjà opérationnelle dans cinq pays sur six, cette redevance permet de garantir un financement pérenne des activités de supervision et de renforcer la conformité de la région aux normes internationales de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). Les ministres ont salué sa généralisation progressive et appelé à la signature rapide du contrat de recouvrement avec l’Association internationale du transport aérien (IATA), gage de transparence et d’efficacité.
Selon les projections, la RSAR pourrait assurer jusqu’à 80 % du budget de fonctionnement de l’agence d’ici 2027, réduisant la dépendance vis-à-vis des contributions nationales. Les recettes attendues avoisineraient 12 millions d’euros par an, sous l’effet d’une reprise soutenue du trafic aérien en Afrique centrale.
Vers une gouvernance plus performante
La consolidation financière de l’Assa-Ac ouvre la voie à une série de réformes structurelles : modernisation du système d’information, création d’un portail régional de données aéronautiques et harmonisation des procédures de supervision. Pour Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, ministre congolaise des Transports et nouvelle présidente du Comité des ministres, « l’objectif est de bâtir une aviation plus sûre et plus intégrée, au service de la compétitivité régionale ». Les États membres entendent renforcer la coopération technique, mutualiser les audits et instaurer un cadre commun de certification pour améliorer la crédibilité du ciel d’Afrique centrale. Un « pacte de responsabilité » entre pays est en préparation afin de garantir la discipline réglementaire et d’éviter tout retard dans la mise en œuvre des réformes.
Une ambition commune : la certification OACI
À l’horizon 2028, la Cemac vise la certification OACI de catégorie 1, symbole d’une supervision aérienne conforme aux standards mondiaux. Pour y parvenir, les six pays misent sur la synergie, la rigueur et une gouvernance axée sur les résultats. En confirmant la RSAR comme outil central de financement, la Cemac affirme sa volonté de bâtir un espace aérien sûr, attractif et durable — véritable moteur de mobilité, de commerce et de croissance inclusive pour toute l’Afrique centrale.
Bobo Ousmanou





