En débarquant à Paris, la sous-région veut démontrer qu’elle n’est pas seulement une région riche en ressources naturelles, mais un foyer d’innovation et de créativité.
En novembre prochain, Paris sera le théâtre d’une vitrine inédite pour l’Afrique centrale. La sous-région entend démontrer qu’elle n’est pas seulement un réservoir de ressources naturelles, mais également un foyer d’innovation et de créativité. Une ambition qui s’inscrit dans une dynamique de repositionnement stratégique sur la scène mondiale, alors que les enjeux de développement et de transformation économique deviennent de plus en plus pressants.
Atouts
« L’Afrique centrale possède un capital humain remarquable et des savoir-faire locaux qui, s’ils sont soutenus, peuvent générer des solutions adaptées aux défis du continent », explique le Dr. Théodore Mbella, économiste et consultant en développement régional. Selon lui, la réussite de cette initiative dépendra autant de la mobilisation des ressources que de la capacité à structurer un écosystème d’innovation efficace.
La sous-région se distingue par la diversité de ses potentialités. Du Bassin du Congo, riche en biodiversité, aux ressources minières abondantes, chaque pays dispose d’atouts uniques. Toutefois, ces atouts sont encore souvent sous-exploités, en raison de contraintes logistiques, d’infrastructures insuffisantes et de cadres réglementaires parfois inadaptés. Le défi pour l’Afrique centrale consiste donc à transformer ce potentiel en solutions concrètes, capables de stimuler la croissance et de renforcer la résilience des sociétés.
Pour y parvenir, les initiatives locales commencent à se multiplier. Start-ups technologiques, coopératives agricoles innovantes et programmes de recherche appliquée se développent dans plusieurs pays de la sous-région. « Nous observons une dynamique très encourageante, notamment au Cameroun et en République centrafricaine, où de jeunes entrepreneurs réinventent la manière de produire, de transporter et de consommer », souligne Marie-Claire Atangana, experte en entrepreneuriat et innovation. Elle insiste sur la nécessité d’accompagner ces initiatives par des politiques publiques incitatives et des financements adaptés.
L’expertise locale est un autre levier crucial. Les universités et centres de recherche africains jouent un rôle central dans la génération de solutions adaptées aux réalités du terrain. Le Pr. Éric Nlend, chercheur en sciences environnementales à Yaoundé, rappelle que « la valeur de nos initiatives réside dans leur pertinence contextuelle : il ne s’agit pas de copier des modèles étrangers, mais de créer des solutions qui répondent aux besoins spécifiques de nos populations ».
Paris constituera donc une tribune stratégique pour mettre en lumière ces réussites et sensibiliser partenaires internationaux et investisseurs. Les discussions porteront sur la coopération scientifique, le financement de l’innovation et le renforcement des capacités locales. Mais au-delà de la vitrine médiatique, l’enjeu est réel : construire un modèle de développement africain centré sur la créativité, l’expertise et la résilience, capable de répondre aux défis sociaux, économiques et environnementaux du XXIᵉ siècle.
Jean-René Meva’a Amougou
