Home ACTUALITÉ Tensions post-électorales: les parents d’élèves refusent d’envoyer les enfants à l’école

Tensions post-électorales: les parents d’élèves refusent d’envoyer les enfants à l’école

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Craignant des échauffourées après la proclamation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, certains chefs de famille retiennent leurs progénitures à la maison.

Au moins 80% d’élèves du primaire et du secondaire habitants le sud et les périphéries-sud de la capitale auront au moins 16 heures d’absences pour le mois d’octobre. Cette fois-ci les écoliers ne sont pas la cause de cette forte absence du 22 et 23 octobre 2025. Il faut plutôt incriminer les parents. Une responsabilité qu’ils assument d’ailleurs, « je ne peux pas envoyer mes trois enfants à l’école. Il faut d’abord que la situation soit normale, je fonctionne avec les répétiteurs jusqu’à nouvel ordre », estime Abba, un parent d’élève.

Cas pratique

Le couple Djou qui vit à Abang (Mfou) n’empreinte pas deux chemins. Leurs 5 enfants dont un est mal voyant n’iront pas à l’école tant que la proclamation des résultats de la présidentielle n’est pas effective. Cette grande crainte du couple réside dans le fait que leurs bambins fréquentent dans un collège privé au complexe BEAC, un quartier très huppé du sud de la capitale, « nous ne pouvons pas prendre le risque de les envoyer à l’école. Si les conflits commence il sera compliqué de partir d’Etoudi où je travaille pour venir chercher les enfants. Leurs pères travail à Douala », se justifie la maman.

Sur 17 élèves que compte le CM2 de l’école publique d’Assock, seul trois répondent présent. Cette forte abstention décourage le maître qui au lieu d’enseigner préfère appeler les parents et leurs demandes de laisser les enfants rentrer à l’école, « les enfants sont en classe d’examen et je ne peux pas avancer avec 3 élèves. Je serai même obligé de voir comment est-ce que je programme les cours de rattrapage », regrette l’enseignant. Comme autre coup de gueule, il demande aux parents de ne pas céder à la pression et éviter de mêler les enfants à la politique, « la politique aux politiciens, l’école aux écoliers », indique-t-il.

Jules, chauffeur d’un bus de transport d’élèves met en veilleuse le groupe WhatsApp. Il prend le téléphone et appelle individuellement les parents. Il demande à ces derniers d’apprêter les enfants pour l’école, « on a renvoyé la proclamation des résultats de la présidentielle, apprêtés les enfants pour qu’ils aillent à l’école », dit-il. Sauf qu’arrivé au point de ramassage à Ebouma-Adam à Nkongoa, il n’y a aucun élève.

Ce vendredi 23 octobre, certains élèves du lycée Bilingue d’Odza, malgré le report de l’annonce de la proclamation des résultats hésitent à se rendre au campus. La cause de cette crainte vient des réseaux sociaux. À Toutouli Mama Marthe, enseignante à la retraite et grand-mère de 6 petits fils en classes d’examens est obligée d’hurler sur ses petits-enfants, « vous êtes en classe d’examen, partez à l’école. Je vais passer au lycée pour vérifier si vous êtes à l’école. Au lieu d’être concentré sur vos cahiers, vous parlez de politique. Vous comptez sur quoi ? », gronde la pédagogue. Elle fait une promesse qui est de confisquer les téléphones portables de ces derniers, « je vais demander à vos parents de reprendre les téléphones ».

Incertitude

Avec le renvoie de la proclamation des résultats de la présidentielle, les parents sont de plus en plus anxieux. Bon nombre disent scruter les étoiles avant d’envoyer les enfants à l’école la dernière semaine du mois d’octobre.

André Gromyko Balla

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