Ah, la démocratie camerounaise, ce théâtre où chaque coup de théâtre se lit dans les rapports des services secrets ! Selon Jeune Afrique, nos chers espions auraient soufflé à l’oreille du président Paul Biya qu’une terrible catastrophe pourrait survenir : une défaite… historique ! Oui, imaginez le drame absolu si les forces d’opposition parvenaient à s’unir, à rassembler leurs électeurs et à… gagner.

Quelle idée saugrenue ! On se croirait dans une fable où le monarque reçoit ses oracles, tremble à la lecture des bulletins de vote et soupire à l’idée que ses rivaux osent… coopérer. Ah, le suspense est insoutenable : les démocrates en coalition, un peuple mobilisé… et le président, pris de frissons stratégiques, se demandant si l’Histoire n’a pas décidé de jouer un tour. Quelle tragédie… pour ceux qui n’ont pas le sens de l’ironie !
Marée humaine
Mercredi 1er octobre 2025, Kousseri a failli se noyer… de monde ! Issa Tchiroma, candidat du FSNC, y a été accueilli comme si Beyoncé herself venait chanter au coin de la rue. Les analystes, lunettes sur le nez et bouche bée, parlent déjà de « découverte de l’élection » – oui, Issa attire les foules comme le Wi-Fi gratuit un lundi matin. Même des cadres du MRC ont abandonné leur navire pour embarquer sur le vaisseau Tchiroma, présenté comme l’« alternative qui claque ». Lundi dernier, dans le Mayo-Danay, il a rappelé à la jeunesse : « Vous n’avez pas juste Issa Tchiroma, vous avez le représentant du peuple ! » Bon, le peuple, il a répondu… en se massant joyeusement derrière lui.
Caricatural
« Le RDPC est un fan club du système au pouvoir », lâche Pr Nkou Mvondo, figure académique et homme politique habitué aux formules qui piquent. En une phrase, il résume ce que nombre de critiques reprochent au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) : être moins un parti d’idées qu’un cercle de fidèles voués à célébrer et à protéger l’ordre établi. En qualifiant le RDPC de « fan club du système », le Pr Nkou Mvondo ne s’est pas contenté de lancer une pique. Il a mis en mots une interrogation centrale : le parti au pouvoir est-il encore un outil de débat et de gouvernance, ou bien est-il devenu une simple caisse de résonance d’un régime centré sur la figure présidentielle ?
De nombreux observateurs relèvent que les congrès du RDPC ne sont pas des lieux de confrontation programmatique. Les motions de soutien y dominent largement sur les propositions de réforme. Cette logique renforce l’idée d’un parti plus mobilisé pour chanter la fidélité au système que pour préparer l’avenir. « Ici, le chef de section RDPC a parfois plus d’influence que le sous-préfet », confie un enseignant de Yaoundé, qui préfère garder l’anonymat. « Mais cette influence ne sert pas à animer un débat politique. Elle sert à montrer qui est loyal, qui ne l’est pas. »
Virage
Candidat du parti UNIVERS à la présidentielle du 12 octobre 2025, Akere Muna a fait un virage à 180°… mais avec style : il a décidé de rallier Bello Bouba Maïgari, l’ancien Premier ministre. « Il m’a promis un rôle important contre la corruption et pour régler le bazar du Nord-Est au Sud-Ouest », a expliqué l’avocat à RFI, comme qui dirait : « Je ne gagne peut-être pas, mais au moins, je joue dans l’équipe ! » Comme en 2018, Akere n’ira pas au bout de la course, mais reste déterminé à secouer le pays. Avant lui, Ateki Seta Caxton avait déjà passé le relais, convaincu que Bello Bouba est le champion du changement. Bref, au Cameroun, la politique, c’est un peu comme une partie de chaises musicales : il faut savoir quand se lever… et quand applaudir le voisin qui s’assoit.
Jean-René Meva’a Amougou




