PANORAMAPORTRAIT DÉCOUVERTE

Immeuble Rose : Dans le giron de la «pause fonctionnaire»

Situé à la confluence de plusieurs administrations publiques, l’endroit permet de profiter d’un cadre somptueux et d’un service haut de gamme, sans plomber les portefeuilles.

Loin des adresses chics, voici «le coin du fonctionnaire». Bien que non conventionnel, l’endroit se taille un franc succès au fil des années. Malgré les casses, il reste quasiment indétrônable dans l’esprit des fonctionnaires. C’est pourquoi, quand l’horloge sonne les douze coups de midi, bien nombreux sont ceux qui, de leurs bureaux, se lèvent d’un bond pour profiter d’une pause à peu de sous. Pour beaucoup, aller dans cet espace participe d’un double souci: besoin d’aérer le cerveau et de convivialité; «Quand on mange devant son ordinateur, c’est pire: on ne fait même pas attention à ce qu’on avale. Alors, c’est ici qu’on vient se ressourcer», confie un agent de l’État. Un autre soutient que «manger et boire ici offre une nouvelle dynamique aux rapports humains».

Sur le cliché qui s’affiche ce 11 septembre 2020, l’offre gastronomique met en avant le terroir. Ici, la carte s’adapte aux saisons. Ceux qui vendent proposent parfois des recettes sacrées comme le bouillon de vipère à côté d’autres surprises culinaires inventives et éclectiques. Le tout à des prix d’ami (1500FCFA maxi). Côté boissons, les breuvages locaux sont disponibles en divers formats. Pour pousser dans la variété, le vin de palme tient sa place à l’ombre des arbres. Dans ce temple de la gourmandise, l’on devine le flair des commerçants.

Chaque minute, ils boostent les énergies et positivent leurs relations avec la clientèle venue des ministères voisins. «Je vends de la nourriture depuis deux ans ici, et je fais de bonnes affaires, étant donné que la nourriture finit chaque jour et on en demande», précise joyeusement une femme. Et de poursuivre: «pour ce qui est de la boisson, je vends tout, même le vin de palme du village. Je peux vendre 10, voire 15 casiers par jour, surtout le vendredi, et même plus à la fin du mois. La bière coûte 750FCFA; parfois on vend à crédit». Tout pour faire trainer en longueur la pause. Reste que le design de cet espace marchand n’est nullement respectueux des codes de civilité urbaine. On s’installe comme on peut; parfois sur les capots de voitures mal garées. En ces temps de Covid-19, la distanciation sociale n’est pas la chose la mieux partagée, non plus.

Olivier Mbessité, (Stagiaire)

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