INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Imbroglio sur le taux de mise en œuvre du Pref-Cemac

La Cemac face à elle-même

Réunie le 31 mars à Douala (Cameroun), dans le cadre de la 8e session du Programme de réformes économiques et financières (Pref-Cemac), la Cemac soutient que « l’évaluation des actions mises en œuvre au cours de l’année 2018 indique un taux de réalisation de l’ordre de 62,5% sur l’ensemble des piliers du programme ». Une indication curieuse, puisqu’en décembre 2018, lors du 7e comité de pilotage du Pref-Cemac, le taux de réalisation était de l’ordre de 32,5%.
Plus loin, le rapport de surveillance multilatérale adopté en mars 2019 confirmait cette indication.

En effet, « aucun État de la Cemac n’avait entièrement respecté les critères macroéconomiques ». Il en est de même du rapport sur l’état d’exécution de la feuille de route du président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cemac (voir pages 6, 7 et 8). Dans le communiqué final de leur récente rencontre, les chefs d’État de la Cemac ont instruit le président de la Commission de la Cemac de transmettre leurs programmes triennaux de convergence au plus tard en juillet 2019, et leur stratégie d’apurement des arriérés (dette intérieure) au plus tard en décembre 2019.

Ces mesures tendent à contredire le satisfecit des valeurs relatives que propose la Cemac. À plus d’un an de la fin des premiers programmes avec le Fonds monétaire international (FMI), et à 2 ans de la clôture du Pref-Cemac, l’adhésion aux réformes est très mitigée. Fortunes diverses en réalité. Le Congo et la Guinée Équatoriale n’ont toujours pas conclu de programme avec le (FMI). Pire, le budget 2019 de certains pays repose par exemple sur l’hypothèse d’un baril à 63 dollars, voire 70 dollars. Or les cours sont en oscillation. En début d’année, le baril était à 48 dollars. Présentement, il se situe légèrement au-dessus de 60 dollars.

Zacharie Roger Mbarga

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