La formation de quatre jours a débuté ce 25 juillet 2023 à Yaoundé avec l’onction du délégué général à la Sûreté nationale et du secrétaire permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale, Esaïe Ovono Eyi Mezuia. À la manœuvre, les experts du Centre européen de formation en sciences forensiques actives.
Quatre jours à compter de ce 25 juillet 2023. C’est le temps que va durer au siège à Yaoundé du secrétariat permanent du Comité des chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC), une formation de 25 stagiaires venus de la sous-région. Elle porte sur l’identification des victimes de catastrophes et d’attentats terroristes avec l’appui technique des experts du Centre européen de formation en sciences médico-légales actives et identification des victimes des catastrophes (ETAF-DVI). Au regard «entre autre défis, de la remontée des attentats terroristes, ainsi qu’une gestion approximative des scènes de crimes ou de zones de crise, due essentiellement à un manque d’expertise et à l’inobservation des normes en vigueur en Afrique centrale», a relevé le représentant de Martin Mbarga Nguele, délégué général à la Sûreté nationale (DGSN).
Le constat de Richard Mekulu Atangana est partagé par Esaïe Ovono Eyi Mezuia. Le secrétaire permanent du CCPAC déplore également «l’absence des Unités spécialisées dans ce domaine en Afrique centrale, répondant aux normes universelles exigées et prenant en compte l’examen minutieux des empreintes digitales, la dentition et les prélèvements d’échantillons». Le responsable communautaire parle alors d’«un déficit qui suscite d’autant plus l’attention, compte tenu du contexte marqué par la volonté des chefs d’État de dynamiser la libre circulation des personnes et des biens en zone Cemac, ce qui induit nécessairement une forte mobilité des peuples de la Communauté».
Le ton est cependant donné depuis les 8 et 9 septembre 2022 par les chefs de police et les ministres en charge des questions de sécurité. Ils en étaient arrivés à la même conclusion lors de leurs assises statutaires consacrées à l’évaluation de la situation sécuritaire de notre région. Obligeant le Conseil des chefs de police du CCPAC «à inscrire dans le programme d’activités de l’exercice 2023, l’organisation du présent stage à l’intention des pays membres», se satisfait Esaïe Ovono Eyi Mezuia.
Contenus
Le représentant du DGSN et le secrétaire permanent du CCPAC se félicitent de la tenue de la session de formation et du contenu du programme élaboré par les experts belges. Christian Roger Decobecq et Eddy François De Valck ont en effet arrêté à l’intention des 25 stagiaires aux profils variés, une session articulée en six points. À savoir «la gestion de lieu de la catastrophe ou de l’attentat; le relevage des restes humains; la morgue et l‘installation des regroupements; les formulaires post et ante-mortem universels d’Interpol; la confrontation des données; et la commission d’identification», relève Richard Mekulu Atangana.
Et à en croire Esaïe Ovono Eyi Mezuia, il s’agira particulièrement «de se familiariser avec le guide ‘‘Identification des victimes de catastrophes’’ d’Interpol dont le procédé est le seul admis et reconnu au niveau international; des renseigner efficacement les formulaires ante et post-mortem; collecter avec respect et dignité les reste humains sur le lieu de la catastrophe; maîtriser les bases de la photographie médico-légale, collecter et bien répertorier les effets personnels des victimes, etc».
Premier jour
Ambiance très studieuse pour le premier jour de la session. «Cet après-midi, nous avons fait un exercice théorique sur la récupération des corps en cas de catastrophes. Donc, on leur a expliqué les différents périmètres, les différents responsables de disciplines, les balisages, la numération des victimes et comment on procède également à l’évacuation». Toujours selon Christian Roger Decobecq, «on a vu en même temps comment remplir le formulaire d’Interpol prévu pour la récupération des corps».
Il est prévu que l’approche pédagogique se focalise essentiellement sur la pratique afin d’assurer l’assimilation des techniques et connaissance apprises les stagiaires. «Des simulations seront faites en situation d’opération avec des équipements et matériels de travail appropriés, acquis par le secrétariat permanent du CCPAC», est-il indiqué. «Nos remerciements vont également à l’endroit de Madame la présidente de la Croix-Rouge camerounaise (CRC) qui a bien voulu mettre gracieusement à disposition, le matériel de son institution pour les besoins de la phase pratique et opérationnelle de cette formation».
Les 25 stagiaires n’ont donc aucune excuse. «Je vous invite à être particulièrement studieux et attentifs aux enseignements qui vont être dispensés pendant la durée de cette session afin de vous départir de toute approximation dans un domaine fortement encadré par des normes internationales et qui requiert la plus grande précision», a enjoint le représentant du DGSN. La formation s’achève le 28 juillet prochain.
Théodore Ayissi Ayissi