Hydrocarbures: Babissakana éclaire le chemin de la subvention

Plutôt que d’y recourir «à l’aveuglette» comme c’est le cas actuellement, l’ingénieur financier propose au chef de l’État ce 11 janvier 2023, de cibler exclusivement les populations défavorisées. Et en tout état de cause, de respecter le Plan industrie de l’énergie de la SND30.

 

Faut-il continuer à subventionner les prix du gaz domestique et des carburants dans notre pays, soit 775 milliards FCFA en 2022 ? La réponse de Babissakana est contenue dans la Lettre de réforme adressée ce 11 janvier 2023 au président de la République, Paul Biya. Il y est indiqué en substance que «ce choix de subventionner les carburants, même pour un grand nombre de consommateurs professionnels, riches et capables de payer les prix du marché, s’apparente à un gaspillage sans précédent».

L’ingénieur financier fait notamment observer que «la loi n° 2022/020 du 27 décembre 2022 portant loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2023 matérialise, confirme et amplifie les choix du Gouvernement camerounais qui nous semblent objectivement contestables et surtout profondément détestables à cause de leur caractère inapproprié et de leurs impacts négatifs prévisibles».

Injustice

Pour l’ingénieur financier, ce qui semble en cause, c’est le fait que la cible de la subvention n’ait pas suffisamment été resserrée pour ne tenir compte que des populations défavorisées. Il en conclut alors que l’option gouvernementale «est profondément contestable, aussi bien du point de vue du coût d’opportunité allocative des ressources publiques rares (ces ressources peuvent mieux servir dans l’investissement) que de celui d’une injustice redistributive (enrichir ceux qui sont déjà riches)».

 

SND30

Babissakana engage également son plaidoyer sur le terrain de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Elle constitue la colonne vertébrale de la Vision présidentielle d’émergence à l’horizon 2035. Et à 14 ans de cette échéance, le CEO de Prescriptors Ltd, propose de s’en tenir à son Plan Industrie de l’énergie pour éviter un déraillement du fait du mauvais usage des subventions.

Cette approche présente pour l’ingénieur financier au moins deux avantages. Le premier est de «produire l’énergie en quantité abondante pour améliorer le cadre de vie de la population, satisfaire l’industrialisation du Cameroun et devenir un pays exportateur d’énergie». La Lettre de réforme évoque comme second avantage l’existence dans le Plan Industrie de l’énergie, du «Programme Gaz Naturel pour Véhicule (GNV) qui permettra au regard des ressources gazières importantes du pays de diviser la facture des carburants par huit (8) tout en réduisant substantiellement les importations des carburants et lubrifiants».

Selon ses informations, les importations d’hydrocarbures ont représenté «jusqu’à 16% des importations en 2021, soit 614 milliards de FCFA». Une dernière motivation pour le gouvernement camerounais pourrait être la possibilité de contribuer ainsi «à réduire nos émissions de CO2 et à épargner les devises», souligne encore Babissakana.

 

Théodore Ayissi Ayissi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *