Guerre en Ukraine : bons et mauvais mercenaires

La rengaine des Occidentaux se résume à «faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais».

La crise en Ukraine révèle le caractère hypocrite des donneurs de leçons qui se sont eux-mêmes donné pour nom «la Communauté internationale». Il est strictement interdit aux États africains de faire recours aux partenaires étrangers pour faire face aux menaces multiples dont ils sont victimes. Ces menaces sont: les djihadistes, les rebellions et les tentatives de coup d’États, etc. 

Pour la Communauté internationale essentiellement constituée du «clan Occidental», ainsi que des Organisations non gouvernementales (Human right watch, transparency), tout État ou gouvernement africain noir faisant intervenir des partenaires non voulus par les Occidentaux commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. 

Or, ces même pays et ONG font par voix officielle appel aux mercenaires de tout le monde entier pour sauver la gentille Ukraine «envahie» par l’ogre russe. L’on voit en mondovision les mercenaires américains, français, britanniques, canadiens, polonais, australiens, et la liste n’est pas exhaustive, se rendre en Ukraine comme mercenaires. Mais dans ce cas, cela est très important et nécessaire pour l’Occident.

Mali et Centrafrique

Le mali et la Centrafrique se font sermonner nuit et jour par ces pays, plus particulièrement par la France, qui n’acceptent pas que ces pays pourtant souverains, fassent appel aux partenaires amis pour se défendre face au terrorisme. On les appelle alors mercenaires russes de Wagner qui perpètrent des massacres. C’est la présence des instructeurs russes qui déchaîne les passions, parce que les Africains ne sont pas assez mature pour séparer le bon grain de l’ivraie. C’est depuis l’occident que les bons amis de l’Afrique sont alors choisi en matière de sécurité.

Si ce n’est pas le cas, les massacres et les crimes les plus abjectes sont alors commis, parce que les Africains et les Russes ne respectent pas les normes qui du coup sont impérativement occidentales.  Les mercenaires occidentaux comme Black water qui ont pourtant perpétré les crimes les plus ignobles dans le monde comme dans le Moyen-Orient (Irak, Afghanistan), ne font pas l’objet d’autant de dénonciations. 

Deux poids, deux mesures

Ce qui fait dire au Pr Mathias Éric Owona Nguini que «c’est du deux poids, deux mesures». Le politologue et géostratège camerounais préconise aux Africains d’observer et tirer les conséquences qui pour lui sont simples, et de prendre les décisions qui vont avec nos intérêts. Pour le chercheur camerounais voir des mercenaires là où les États accusés (Centrafrique, Mali, Libye) parlent de partenaires, est insultant. Il est temps pour les pays africains de passer à l’acte en décidant et en disant haut et fort non à l’ingérence dans le choix des partenaires avec qui ils veulent travailler. 

Les Occidentaux doivent eux aussi comprendre qu’il est temps de savoir que les Africains ont grandi, la globalisation dans le secteur médiatique surtout leur permet d’avoir la réalité sur le terrain en temps réel. Plus encore, le monde au niveau des relations est devenu multipolaire. Un pays ne peut plus empêcher un autre d’avoir les relations exclusives avec lui. Donc les Maliens, Centrafricains, Camerounais… peuvent choisir qui ils veulent en fonction de leurs intérêts. Et le général de Gaulle lui même Occidental disait qu’«en matière de relations internationales, les États n’ont pas d’amis, il n’y a que les intérêts». L’Afrique ne doit pas être écartée de cette réflexion parce qu’elle est une partie du monde.

Bobo Ousmanou 

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