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Guerre d’indépendance au Cameroun : Paris déclassifie des documents «très secret» sur le pays

Ils sont consultables depuis la fin d’année dernière à la salle de lecture du Centre des archives diplomatiques de La Courneuve (CADC). 

Le CADC: ici gîsent d’importantes archives sur le Cameroun

L’information est donnée par l’ambassade de France à Yaoundé. Désormais, les documents relatifs à la répression des maquis indépendantistes des années 1950 et 1960 au Cameroun sont accessibles au grand public. Ils peuvent être consultés au CADC, sis au département de Seine–Saint-Denis, au nord-est de Paris (France). Selon le Quai d’Orsay, la Commission consultative du secret de la Défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable à la déclassification de plusieurs pages d’archives sur l’Histoire du Cameroun. Il s’agit de documents mêlant des notes des conseillers diplomatiques et militaires de l’Élysée, entre 1959 et 1969, mais aussi des comptes rendus ministériels de conseils restreints de défense ou de réunions. Une première série de plusieurs fonds d’archives diplomatiques relatifs à cette période a été classée, inventoriée et mise à la disposition des chercheurs, historiens, associations de victimes ou de la société civile. Dans quelque temps, précise encore le Quai d’Orsay, d’autres archives seront déclassifiées.

«Devoir»
Depuis plusieurs années, la France a soufflé le chaud et le froid face à la responsabilité de certains de ses ressortissants, dans la préparation et le déroulement certaines séquences scabreuses de la lutte d’indépendance au Cameroun. «Pendant la présence française ici, du temps de la guerre pour l’indépendance, l’administration sous son autorité a pris plusieurs documents appartenant à l’Union des populations du Cameroun (UPC). Ce parti avait sa manière d’écrire l’histoire politique du Cameroun, telle qu’il la voyait. Et nous ne pouvons retrouver ces documents que dans les archives qui ont été emportées et classifiées par les Français», déclarait récemment l’historien Daniel Abwa, dans une interview au quotidien gouvernemental.

Lors de sa visite au Cameroun en juillet 2015, François Hollande soutenait que l’hexagone devrait faire preuve de transparence et faciliter le travail de mémoire sur cette période. L’ancien président français avait évoqué la possibilité d’ouvrir les archives coloniales de ce pays. «C’est vrai qu’il y a eu des épisodes extrêmement tourmentés et tragiques même. Puisqu’après l’indépendance, il y a eu une répression en Sanaga-Maritime, au pays Bamiléké, et nous sommes, comme je l’ai fait partout, disponibles pour que les livres d’histoire puissent être ouverts, les archives aussi», avait-il déclaré.

Jean-René Meva’a Amougou

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