ACTUALITÉINTÉGRATION NATIONALE

Grève du personnel médical du Cury : le service minimum aux urgences à Yaoundé

Le Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun entend poursuivre la semaine prochaine le débrayage jusqu’à la satisfaction de ses revendications.

La grève comme elle va au Cury

Le personnel médical du Centre des Urgences de Yaoundé (Cury) ne décolère pas. Il entend aller jusqu’au bout de son action pour obtenir gain de cause sur les autorités. Ce 25 mai 2023 sur le site de l’établissement hospitalier, des femmes et hommes sont encore assis à même le sol, sous un soleil caniculaire. Les pancartes contiennent des messages qui expriment leurs exaspérations. Celles-ci tiennent pour l’essentiel aux mauvaises conditions de travail. Pour le syndicaliste Emérand Oyono Essa’a, c’est la preuve que «la santé est à la rue». Et le secrétaire du Syndicat national des personnels médico-sanitaires de poursuivre: «la précarité expose ces hommes à des mauvaises pratiques à l’instar de la corruption, vente illégale des médicaments, les détournements des malades, etc.»

Revendications
Selon les syndicalistes, la grève va se poursuivre, puisque la rencontre avec le secrétaire général du ministère de la Santé publique (Minsanté) le 24 mai «est un fiasco». Au cours de cette rencontre, on leur a fait savoir que «la loi ne protège pas les imbéciles», selon les mots du directeur des ressources humaines du Minsanté rapportés par certains grévistes. «La loi ne connaît pas les temporaires», dit un autre, en citant également le secrétaire général du Minsanté. Des propos qui témoignent à suffire d’un échec du dialogue et amènent les deux parties à se regarder en chiens de faïence. Sur la table, les revendications les plus cruciales se résument au statut du temporaire dans les hôpitaux. Les hôpitaux publics utilisent plus de 27 000 temporaires, cela fait 60% des effectifs sans salaire ni matricule, et donc sans statut réel. «Ces personnes travaillent depuis dix ans sans statut. Nous voulons qu’ils soient contractualisés pour qu’ils puissent envisager l’avenir avec optimisme», laisse entendre Emérand Oyono Essa’a, secrétaire du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun. À cela s’ajoute le lot des ex-temporaires déjà contractualisés, avec à la clé dix ans de service. «Nous voulons qu’ils soient reversés à la Fonction publique», indique-t-il.

L’amélioration des conditions de vie, de travail et des plateaux techniques sont d’une importance capitale. «Le gouvernement ouvre des hôpitaux de référence pour le public, mais ceux-ci souffrent d’un déficit de ressources humaines. Il y a aussi les allocations familiales qui ne sont pas reversées à la Caisse nationale de Prévoyance sociale (Cnps). Nous attendons les solutions concrètes», font savoir certains. Sans des mesures concrètes, préviennent-ils, «la grève va se poursuivre et la semaine prochaine, nous allons passer à une autre étape qui visera à paralyser toute activité à l’hôpital et même le service minimum», annonce Emérand Oyono Essa’a.

Intervention du président
«La grève passera de 7h à 15h, puisque nos interlocuteurs ne nous écoutent pas. Ils nous servent des injures et des menaces. Ils nous exigent de retourner travailler», disent-ils. Les revendications faites relèvent des promesses non tenues des autorités. Elles avaient pris l’engagement de remédier à la situation depuis six mois. «On est à neuf mois déjà», fait observer un gréviste. «Nous ne faisons pas un bras de fer avec le gouvernement en réalité, on a confiance en lui, nous appelons ainsi le président de la République du Cameroun Son Excellence Paul Biya, à se pencher sur nos pleurs, et lamentations pour être fixé sur notre statut», fait savoir Martin Kon, temporaire. En entendant l’intervention du chef de l’Etat, une autre réunion bipartite avec le Minsanté est attendue ce lundi 29 mai à 11h par lien zoom.

Olivier Mbessité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *