GORO SORAH NEE LEMOTOMO : Mille et une vies se racontent

En menant un plaidoyer qui dépasse les clichés, la Centrafricaine s’offre un beau rôle au sein de la communauté féminine africaine.

La voici ! Tranquillement, sans tapage. Dans une Afrique perturbée par des traditions avilissantes, elle veut se positionner en boussole. Dans une sorte d’ondoiement à la fois païen et sacré, Goro Sorah née Lemotomo cultive l’art de mettre en harmonie ses forces naturelles et l’éveil de ses congénères. Aussi cette Centrafricaine (née le 24 juillet 1985 à Bangui) se voit assigner un destin. «Quand j’ai fini mes formations, j’ai fait trois mois de stage académique et professionnel. Après mon stage, je ne me voyais pas rester dans un bureau, vu les contraintes et les principes du monde du travail. Voilà les motivations qui m’ont incité vers l’entrepreneuriat. J’ai toujours voulu voler de mes propres ailes», raconte la mère de quatre enfants. Son histoire est celle d’une femme forte et déterminée: «J’ai appris en parallèle d’autres formations, elles sont nombreuses que je ne saurai citer.

Toutefois comme activité professionnelle, j’ai ouvert mon Institut de beauté quand je n’ai rien à faire je passe mon temps là-bas. Je m’occupe de la beauté en général. Je me suis beaucoup plus spécialisée en beauté du regard dans les nouvelles techniques apprises en France», fait savoir la jeune esthéticienne. Et de poursuivre «j’ai travaillé pendant deux ans, dans une entreprise de la place, j’étais chargée de l’événementiel, et après les deux ans j’ai arrêté pour me lancer véritablement dans l’entrepreneuriat. J’ai ainsi fait de nombreuses formations techniques et pratiques notamment la fabrication du savon liquide. Il y a une marque que j’ai mise sur le marché qui s’appelle Urabelle en partenariat avec Isla cosmétique, une marque présente ici au Cameroun. Et vu le contexte lié au covid-19, on s’est lancé dans la fabrication du gel hydroalcoolique».

Avec une grande sensibilité, elle veut faire oublier le temps où l’émancipation des femmes semblait encore lointaine. D’où la mise sur pied de la plateforme «Femmes Entrepreneures au Cœur du continent Africain» (FECCA). Pour le projet, l’épouse centrafricaine dit avoir puisé la matière première dans l’effervescence de sa vie au Cameroun. «C’est un pays que j’ai beaucoup apprécié, parce que quand j’arrive ici, j’étais encore très jeune. Du coup je considère que c’est mon pays. Parfois quand je m’exprime, on me dit ne pas avoir l’accent camerounais, et je réponds toute souriante que je suis Camerounaise. Je me dis s’il arrive que je rentre chez moi en République Centrafricaine, il faut que j’essaie d’apporter cet engouement à celles qui sont restées», projette Goro Sorah née Lemotomo.

«Quand je vois quelque chose d’innovant je me rapproche de la personne pour savoir comment il a fait. Et à chaque fois, tout le monde m’aide, tout le monde est content de m’aider, vu mon enthousiasme. Comme illustration pour le projet en cours j’ai sollicité l’aide d’une très grande organisation des grandes Dames pour le parrainage et l’accompagnement, à ma grande surprise la Présidente est descendue sur les lieux pour me congratuler car les débuts ne sont toujours pas faciles. Ces femmes sont vraiment engagées à me soutenir», explique la promotrice de la Fecca.

Olivier Mbessité

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