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Gabon : En attendant le président…

En Afrique, il n’y a rien de plus secret que le bulletin de santé du magistrat suprême. Cette boite de pandore ne s’ouvre qu’aux initiés et elle apporte des ennuis à ceux qui font preuve d’une gênante curiosité.

 

Interdit de l’espace public pour 3 mois par la Haute Autorité de la communication, le parti politique d’opposition Union nationale (UN) vient d’en faire les frais. Le régulateur gabonais de la communication reproche au parti dirigé par Zacharie Myboto de ne pas avoir répondu à deux de ses convocations. Ces dernières visaient à obtenir des explications concernant un communiqué dans lequel l’UN évoquait un «mensonge d’État», au sujet de la communication officielle sur la santé du Président Ali Bongo Ondimba, hospitalisé depuis le 24 octobre dernier à Riyad, à la suite d’un accident vasculaire cérébral.

Circulez…
Circulez, y a rien à voir est un crédo à Libreville. Les institutions sont en alertes. Le blackout sur l’état du Président est savamment entretenu. Les curieux sont nourris au petit pain du désormais célèbre Ike Ngouoni Aila Oyouomi, porte-parole de la Présidence de la République. Sauf qu’en règle générale, le citoyen se méfie de l’information officielle et va puiser dans le croustillant de l’ailleurs. Ainsi, beaucoup s’interrogent sur le lieu où se trouve le Président : Riyad, Londres, Barcelone ou Paris. Jeune Afrique informait le 22 novembre dernier que le Roi Mohammed VI serait en train d’avoir gain de cause sur son insistance d’accueillir le convalescent successeur de Bongo.

Voilà donc un mois que le Gabonais n’a pas vu son Président, que le bureau du Président de la République du Gabon n’a pas été occupé. Admis à l’hôpital King Faisal de la capitale de Riyad (Arabie Saoudite) le 24 octobre dernier, Ali Bongo n’a toujours pas officiellement donné signe de vie. Surtout, ne vous y intéressez pas ! Gare à vous !

Constitutionnalité…
À la lecture des missions de la Cour constitutionnelle gabonaise, il lui est reconnu des compétences d’interprétation et d’application de la constitution du Gabon. Le Lexique des termes juridiques, sous la direction de Serge Guinchard et de Gabriel Montagnier, précise que les techniques de modification de la constitution comprennent entre autres la réécriture, le retrait et l’ajout du corps des règles. Ainsi, le Conseil des ministres du 16 novembre dernier, présidé par le vice-Président de la République, pose problème. Jusqu’ici, la constitution accorde cette prérogative au seul Président de la République. L’autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle accordée au Vice-Président et au Premier ministre mérite une réflexion. La mission de l’Union africaine annoncée à Libreville dans les tout prochains jours nous aidera sans doute à y voir plus clair.

Prompt rétablissement au Président Ali Bongo Ondimba, un des plus jeunes Présidents d’Afrique. Soutien total au Roi du Maroc pour sa proposition d’accueillir le Président convalescent.

Zacharie Roger Mbarga

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