Fusion CEEAC-Cemac : fin de semaine décisive

La 5ème réunion du Conseil des ministres du Comité de pilotage censée adopter les textes fondateurs de la Communauté unique se tient ce 11 et 12 août. Les experts ont planché hier à Yaoundé sur l’agenda de cette rencontre.

 

 

L’Afrique centrale peut-être dans les prochains jours, le témoin privilégié de la naissance d’une nouvelle Communauté économique et régionale (CER). Celle-ci est censée procéder de la fusion-constitution de la CEEAC et de la Cemac. La Communauté unique constituerait alors l’aboutissement du processus de rationalisation confié par ses pairs, au président camerounais, Paul Biya, le président dédié.

Une réunion de la Cellule des experts du Comité de pilotage de la rationalisation des CERs en Afrique centrale (Copil/Cer-Ac) s’est tenue à cet effet ce 9 août 2022 à Yaoundé. La cérémonie d’ouverture était présidée au nom du ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), par son ministre délégué. Et à en croire Paul Tasong, les travaux portaient «sur la préparation de l’agenda de la réunion du Conseil des ministres pour sanctionner le travail que vous avez fait en amont».

Les experts ont également reçu du membre du gouvernement, instruction de «faire une prospective en ouvrant la réflexion sur la mue institutionnelle de la structure en charge de la rationalisation, afin de l’arrimer aux nouveaux défis qui l’interpelleront au sortir de cette rencontre de Yaoundé».

Conseil des ministres

Ainsi que le rappelle Paul Tasong, la réunion de la Cellule des experts est préparatoire à la 5ème réunion du Conseil des ministres du Copil/Cer-AC. Celle-ci se tient ce 11 et 12 août 2022 dans la capitale camerounaise. Sous la présidence du Minepat, Alamine Ousmane Mey, par ailleurs président du Copil/Cer-AC, les ministres en charge de l’Intégration et des Finances, les premiers responsables des institutions de la CEEAC et de la Cemac, et les premiers responsables des Banques centrales et nationales vont plancher sur les textes fondateurs de la CER unique.

«Il s’agit notamment des projets de Traité constitutif; de convention régissant la Cour de Justice et des Droits de l’Homme; convention régissant la Cour des Comptes; convention régissant le Parlement; le Protocole régissant la Haute autorité monétaire; le Protocole régissant la Haute autorité des marchés financiers; et de la décision portant cadre organique de la nouvelle CER», a énuméré le Mindel/Minepat. «Soit au total 7 projets de textes que vous avez passé en revue sans complaisance», a précisé Paul Tasong. Étant entendu par ailleurs que l’objectif est aussi «d’examiner et d’adopter le Rapport final sur le rapprochement des cadres institutionnels des CERs de l’Afrique centrale», selon une note d’information fournie par le Minepat.

Cemac in. CEEAC out?

La présence de la Commission de la Cemac à Yaoundé au travers notamment du représentant du président de l’institution communautaire, le Pr Daniel Ona Ondo, est un bon indicateur de l’adhésion au processus. «Nous sommes en face d’une réalité qui s’impose à nous. Il nous faut aujourd’hui une nouvelle institution à onze États. Au  niveau de la Commission de la Cemac, nous en avons compris l’enjeu. Et le Pr Daniel Ona Ondo est un fervent défenseur de ce projet», a souligné le Dr Akera Itoua Stève.

Le directeur de la Planification stratégique et de la Coopération internationale à la Commission de la Cemac a en outre dit sa fierté au moment de relever «l’implication pleine et entière de son institution pour faire aboutir la rationalisation». Et à l’en croire d’ailleurs, son institution s’appuie «sur un constat de duplicité institutionnelle fort regrettable dans la sous-région», pour inviter le «Copil du Cer-AC a réaffirmer la conduite à tenir».

Une intervention surtout sollicitée à l’intention de la Commission de la CEEAC. Laquelle a brillé par son absence pendant les travaux des experts de ce 9 août à Yaoundé. Son président, Gilberto Da Piedade Verissimo, exprime-t-il par ce fait son manque d’adhésion au projet porté par les chefs d’État et piloté par le président camerounais, Paul Biya? Difficile d’être péremptoire. Son pays d’origine, l’Angola, est bien présent dans la capitale camerounaise.

Théodore Ayissi Ayissi

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