La Banque africaine de développement, avec le soutien de la direction suisse du développement et de la coopération (DDC), vient d’organiser à Yaoundé un atelier de formation des pays membres régionaux (PMR) et des Communautés économiques régionales (CER) sur l’application stratégique et opérationnelle du prisme de la fragilité.
L’atelier de formation tenu du 28 novembre au 2 décembre 2022 vise à donner «l’opportunité aux experts d’institutionnaliser cette dimension de fragilité dans la conception des politiques publiques et la conception des opérations d’investissement réalisés par nos États», précise d’emblée Serges N’Guessan, directeur général de la Bad pour l’Afrique centrale. Selon le directeur général de la Bad pour l’Afrique centrale, ces formations sont importantes parce que depuis plus de vingt ans, et après chaque cinq an, l’institution adopte de nouvelles stratégies liées au contexte. «Nous sommes obligés d’adapter nos stratégies, les pays le font également et l’adaptation de ces stratégies surtout pour la période 2022-2026 nous oblige à comprendre que la fragilité n’est pas spécifique à des pays particuliers. La fragilité survient dans tous les pays et il est important que nos États puissent prévenir ces situations de telle sorte que ce développement que nous souhaitons accélérer puisse se faire. Il est important qu’à la fin de cette formation, les experts qui sont au quotidien sur le terrain, utilisent ce concept et appuient nos communautés en difficulté et qu’ils soient aguerris sur de nouvelles approches», souhaite le directeur général de la Bad pour la sous-région. Le séminaire de la Bad aux cotés des experts témoigne de l’intention de l’institution de «contribuer au renforcement de la résilience sur le continent, [dont] certains pays et régions sont confrontés aux facteurs de fragilité économiques, politiques, sociaux, sécuritaires, environnementaux et même extérieurs», souligne-t-il.
Priorités
La stratégie identifie trois priorités interconnectées. Il s’agit de renforcer la capacité institutionnelle pour mettre en place des institutions nationales et régionales efficaces, en se concentrant sur les fonctions essentielles de gouvernance économique et la coopération régionale sur les défis partagés. Ce qui permet à la Bad de construire des sociétés de résilience visant à fournir un soutien ciblé à l’énergie, à l’eau et à l’assainissement, aux infrastructures sociales et rurales, dans les zones touchées par la fragilité afin de réduire l’isolement et les inégalités entre les sexes, de promouvoir la coopération et la diversification et de renforcer l’accès aux services de base. Enfin, il s’agit de catalyser les investissements privés pour contribuer à créer les conditions propices à l’investissement privé et à la création d’emplois, tout en soutenant l’amélioration de l’environnement des entreprises et le renforcement des chaînes de valeur et de compétences, y compris pour les femmes et les jeunes. Pour le directeur général de la Bad pour l’Afrique centrale, cette formation coïncide avec les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. Objectifs: sensibiliser, concilier, mobiliser et engager chacun et chacune sur la problématique des violences à l’égard des femmes et des filles en Afrique. Ces violences impactent négativement leur quotidien dans un contexte de fragilité», conclut Serge N’Guessan, directeur général de la Bad pour la sous-région.
Olivier Mbessité