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Fonds régional du Bassin du Niger sur le climat : la copie parfaite du Cameroun

Toutes les pistes d’alimentation du Fracc/Pse, arrêtées en atelier, ont été présentées le 5 mai dernier au ministre Alamine Ousmane Mey. L’espoir d’une opérationnalisation du Fonds à l’horizon 2024 est désormais autorisé pour le secrétaire de l’ABN exécutif reçu en audience.

Le Minepat en audience avec la délégation de l’ABN

Exemplaire ! Le Cameroun l’aura été ces dernières semaines, en propositions de financement du Fonds régional d’appui au changement climatique et du mécanisme de paiement pour les services environnementaux (Fracc/PSE). Le secrétaire exécutif de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN) et sa délégation l’ont dit ce 5 mai 2023 à Yaoundé au ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Abderahim Bireme Hamid est venu rendre compte à Alamine Ousmane Mey des conclusions « intéressantes des ateliers animés par le Comité ad hoc chargé de la création du Fonds et ayant réuni l’ensemble des secteurs concernés par la question de l’eau et de l’énergie , ainsi que le secteur privé», at-il indiqué. « Nous avons avec le coordonnateur et les acteurs principaux du Cameroun, fait un bon travail. Nous avons identifié les sources potentielles pour financer le Fonds », confirme Christine Gbedji épse Vyaho. Et la présidente du Comité ad hoc en charge du plaidoyer pour l’opérationnalisation du Fracc/PSE de confier que « le ministre nous a rassurés de son entière disponibilité et de son accompagnement pour que nous puissions à l’horizon 2024, si tout va bien , rendre opérationnel ledit Fonds ».

Pistes
La délégation de l’ABN s’est montrée peu diserte sur la nature et le montant des contributions attendues du Cameroun, ainsi que sur les pistes concrètement retenues pour alimenter le Fonds. Quelques indiscrétions semblent néanmoins indiquer la piste des contributions volontaires (cas des 12 millions FCFA d’Eneo en 2015) et celle de l’exploitation des mécanismes existants. Il apparaît sur ce dernier point qu’«il existe déjà au niveau du ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) deux taxes en vigueur. À savoir la redevance de prélèvement des eaux et la Taxe d’assainissement qui sont payées à travers le Compte d’affectation spéciale dont la Mine est l’ordonnateur ». Certains participants à l’atelier national confirment que « les réflexions ont été compensées sur la contrainte imposée par la loi portant régime financier de l’État et des autres entités publiques, et qui fait obstacle à un transfert d’un compte à un autre » . Le Cameroun pourrait ainsi mettre à la disposition du Fonds 137 millions FCFA, à raison de 2% des recettes annuelles.

Les autres possibilités portent sur l’élargissement des contributions aux banques, assurances et sociétés de téléphonie mobile. Il est également nécessaire de mettre sur la balance « la capacité d’absorption et de conservation du carbone de nos forêts. Le Fonds mondial pourrait ainsi consentir à inverser un fonds à un autre, des ressources pour faire fonctionner le Fracc/PSE», a proposé le 23 mars dernier Guy Debok Nghemning. Il est directeur au Minepat de l’Aménagement du territoire et de la mise en valeur des zones frontalières.

Ateliers
«Il faut d’emblée dire que les pays se succèdent mais ne se ressemblent pas», déclare Christine Gbedji épse Vyaho. Aux dires de la présidente du Comité ad hoc, l’exemplarité du Cameroun se mesure aussi à l’aune de l’organisation des différents ateliers. « Nous avons fait un atelier national avec le ministère de tutelle. L’atelier s’est déroulé en deux séquences nationales et s’est poursuivi avec un autre atelier animé par le Comité ad hoc chargé de sa création». Abderahim Bireme Hamid a rencontré par ailleurs à l’actif du ministre Alamine Ousmane Mey, le fait d’avoir facilité « des rencontres avec le ministre de l’Eau et de l’Énergie, et le ministre de l’Environnement ». Et le secrétaire exécutif de l’ABN de «remercier une fois de plus l’ensemble du gouvernement camerounais et le chef de l’État, Paul Biya, de nous avoir organisé un atelier modèle.

Théodore Ayissi Ayissi

 

Alamine Ousmane Mey, Minepat et ministre de tutelle de l’ABN au Cameroun

«La mobilisation des ressources vise l’adaptation et la résilience»

Je suis heureux de recevoir depuis presque une bonne semaine, la délégation de l’Autorité du Bassin du Niger pour discuter des questions d’actualité autour des changements climatiques, le financement vert, la mobilisation des ressources pour pouvoir tirer à la fois adaptation et résilience sur le long terme face à ces défis naturels qui malheureusement affectent beaucoup plus notre continent qui est pourtant le moins pollueur, au regard des contributions.

Abderahim Bireme Hamid, secrétaire exécutif de l’Autorité du Bassin du Niger

«L’objectif est de concrétiser une décision de 2015 des chefs d’État»

L’objectif recherché est de concrétiser une décision des chefs d’État en date de 2015. Laquelle avait instruit la création de ce Fonds. Et effectivement, une fois ce Fonds créé et mis en place, ce sera un avantage pour l’ensemble du Bassin du Niger. Et il ne faut pas oublier que le Cameroun est un membre très important et très influent. Dans la mesure où la quantité d’eau des affluents de la Benoué et des autres à l’instar du Mayo-Danay, constitue une masse importante qui avoisine presque l’eau qui coule dans le lit principal.

Christine Gbedji épse Vyaho, présidente du Comité ad hoc en charge du plaidoyer pour l’opérationnalisation du Fracc/PSE

«Il faut trouver une structure qui va succéder au Pidacc»

Il y a le projet Pidacc qui est en cours et qui tire à sa fin en 2024. Il faut trouver une structure qui va lui succéder et qui pourra prendre en charge toutes les dépenses qui pourront participer à l’épanouissement des 160 millions de personnes qui bénéficient de ce fleuve du Bassin du Niger.
Le Comité ad hoc a été désigné pour passer dans les neuf pays membres et nous sommes actuellement au Cameroun. Nous sommes venus chez notre ministre de tutelle restituer tout ce que nous avons eu à faire. Les échanges étaient parfois vifs, mais au final, la séance a été très positive.

Propos recueillis par TAA

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