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Foncier à Yaoundé et ses environs : le temps des étangs

Dans les zones périurbaines de la cité capitale, ces espaces deviennent des sources de revenus pour les « propriétaires » de marécages et les acquéreurs.

Un étang

Jadis, les terrains pris par les acheteurs sont ceux situés en hauteur. Aujourd’hui pourtant, le paradigme change. Les terrains situés à proximité des marécages sont de plus en plus sollicités par les particuliers. Ils y creusent des étangs pour la pisciculture. Et les zones situées sur la route de Mfou, Akonolinga, Mbalmayo et Mbankomo sont au cœur des appétits. L’équipe du journal Intégration a pu se rendre dans au moins quinze sites dédiés à la pisciculture. Et dans ces lieux, chaque propriétaire en compte au minimum huit, pour la production de poissons comme les carpes, les poissons vipères, les silures, les tilapias et même les kanga. Pour Gervais Owona vétérinaire et pisciculteur, « c’est le made in Cameroun qui est en train de faire ses preuves ». Ce qui augmente significativement les revenus de ces acteurs.

Bénéfices
C’est une success story pour Jean Mebada, Il est propriétaire des 10 étangs dans la ville de Mfou. Tout commence timidement. Puisqu’il essayait d’imiter le père de son ami, qui lui donna les alevins. Huit mois après, il réalise sa première vente de poissons. Il dit s’être retrouvé avec 1,5 millions FCFA, alors qu’il était étudiant à Soa. «Quand j’ai vendu le poisson pour la première fois, j’ai eu 1,5 millions et c’est ça qui m’a encouragé. Et aujourd’hui, je nage dans pas moins de 15 millions l’an. La fonction publique ne m’intéresse plus», indique le pisciculteur.

Les 22 et 23 décembre dernier, un colonel à la retraite procède au vidage de ses étangs. Nous sommes au lieu-dit CETIC de Nkongoa, 15 étangs de 10/10 m² sont ouverts et l’on compte non seulement plusieurs milliers de poissons, mais aussi des variétés diverses. «Je me retrouve en train de récolter plusieurs millions pendant la retraite. Plus encore, je suis toujours le même parce que je suis toujours en activité», confesse le soldat. Il n’est pas le seul à bénéficier de cet investissement. Jules Adzi du côté de Nomayos sur la route de Mbankomo dit aussi ouvrir ses étangs tous les 6 mois. «Le poisson rapporte dix fois plus que l’élevage», assure-t-il. Il est même devenu un gros producteur d’alevins.

André Gromyko Balla

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