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Feuille de route : les chantiers du nouveau Gouvernement

La nouvelle équipe dirigeante de l’institution communautaire doit, entre autres, poursuivre la sécurisation des frontières et la mise en œuvre du programme de réformes économiques et financières avec le FMI, assurer la protection des consommateurs et la matérialisation des programmes communautaires des transports et énergétiques .

Daniel Ona Ondo, le patron de la Commission

Après avoir prêté serment le 02 novembre 2017 à Ndjamena, Daniel Ona Ondo et ses collaborateurs ont du pain sur la planche. La nouvelle équipe managériale de la Commission de la Cemac, , est déjà au front. Quelques jours seulement après la cérémonie de prise de fonction interrompue par le président tchadien, Idriss Deby Itno, le nouveau patron de la Commission de la Cemac s’est rendu à Douala, pour assister à une réunion portant sur la protection du consommateur de la sous -région Afrique centrale, les 21 et 22 novembre 2017. «C’est un défi que nous devons relever», a lancé Daniel Ona Ondo face à la presse. Cela est d’autant plus urgent que les chefs d’État ont sommé la Commission de la Cemac d’examiner les modalités de relance de la consommation et d’élaborer un répertoire des produits disponibles dans la zone.

S’il ne s’agissait que d’un baptême de feu, le catalogue des thématiques sur demandait Daniel Ona Ondo et ses collaborateurs devaient travailler est fourni. Sur leur table en effet, il y a le Programme de réformes économiques et financières (Pref-Cemac). Mis en œuvre avec l’appui du Fonds monétaire international, il doit permettre en cinq ans (2016-2019), non seulement de sortir la zone Cémac de la crise économique, mais également de diversifier son économie pour éviter de faire face aux difficultés similaires à l’avenir. Le Préf-Cemac côtoie le Programme économique régional (Per), dont la deuxième phase (2016-2020) vise également la diversification économique de la sous-région. «C’est l’une des priorités de notre mandat», a déclaré le président de la Commission le 09 janvier 2018 au siège de l’institution à Bangui. C’était à l’occasion de l’ examen du budget de la Commission pour l’exercice 2018. La Vice-présidente la Commission, en charge de ce dossier, a décliné les grandes lignes qui ont dicté l’élaboration de celui-ci. Notamment, la situation économique de la sous-région caractérisée par la crise pétrolière, les priorités retenues dans la feuille de route et les projets majeurs du Per.

Dans le domaine des infrastructures, les chefs d’Etat ont adopté la politique énergétique de l’Afrique centrale à l’horizon 2035. Celle-ci, étudiée par l’ancienne équipe de la Commission, couvre l’espace CEEAC, et vise à doter la sous-région d’infrastructures énergétiques fiables, efficaces et capables d’assurer son intégration physique.
La politique communautaire des transports à l’horizon 2035 compte aussi parmi les préoccupations. Son but est d’« assurer la fluidité des échanges de biens et la mobilité des personnes entre les pays d’Afrique centrale, par une politique des transports portant sur tous les modes et toutes les caractéristiques du système de transport pour le développement économique et social ». durable de la région ». Sur ce dernier point, il a été décidé de la mise en place d’un comité ad hoc des ministres en charge des Transports, afin d’examiner les modalités de soutien aux compagnies aériennes nationales de la sous-région. L’institution communautaire est également attendue dans le domaine sécuritaire. Sur ce volet sensible, les chefs d’État ont instruit la Commission de prendre toutes les dispositions pour la création des postes sécurisés aux frontières, «afin de réserver le bénéfice exclusif de la libre circulation aux ressortissants de la communauté», précise le communiqué final des travaux de N’Djamena. Toujours à propos de la libre circulation, il a été demandé aux États qui ne produisent pas encore les passeports Cemac, de le faire dans les meilleurs délais.

Autre dossier issu du dernier Sommet extraordinaire de N’Djamena, c’est l’intégration des deux bourses actuellement en activité dans la sous-région. Toujours sur le plan institutionnel, le nouveau gouvernement devrait aussi accélérer le processus de rationalisation des Communautés économiques régionales d’Afrique centrale. La dernière session ministérielle du Comité de pilotage (Copil) de la rationalisation des CER en Afrique centrale s’est tenue en novembre dernier à Yaoundé.

La mise en œuvre des mesures de rationalisation reste un défi majeur.
Il n’y a pas que les chefs d’État qui attendent beaucoup de la nouvelle équipe de la Commission de la Cemac. Les citoyens de la sous-région ont aussi leur mot à dire. Serge Aimé Bikoi, sociologue camerounais, est de ceux qui espèrent que l’arrivée d’un nouveau dirigeant à la tête de la Commission de la Cemac viendra éradiquer les nombreux conflits au sein de la sous-région. «Il est question aujourd’hui de pouvoir aplanir un ensemble de divergences, qui sont généralement conçues par certains dirigeants africains». A l’en croire, ce sont ces velléités individualistes qui font en sorte qu’il y ait un manque d’harmonie entre les populations de la région. « C’est la raison pour laquelle on peut encore noter que certains ressortissants camerounais ont des difficultés à se frayer un chemin, que ce soit en Guinée Equatoriale,

 

LES AXES PRIORITAIRES DE L’ÉQUIPE ONA ONDO

S’agissant de la feuille de route, on peut relever entre autres :
-La relocalisation effective de la Commission de la CEMAC à Bangui;
-La mise en œuvre effective de la libre circulation des personnes dans l’intégralité de l’espace communautaire, en veillant à l’application pleine et entière de l’Acte Additionnel du 25 juin 2013 y relatif;
-Le suivi de la mise en œuvre du Programme Economique Régional (PER);
-La finalisation de la relecture du Programme Économique Régional (PER);
-La mise en oeuvre de l’Acte Additionnel relatif au recouvrement intégral de la TCI;
-Le suivi des négociations avec l’Union Européenne, éventuellement de concert avec l’Union Africaine (UA), pour un Accord de Partenariat Économique (APE) à configuration régionale;
– La mise en application du nouveau Code Douanier révisé;
– L’adoption de la Politique Commune de Transport et du Schéma Directeur des Infrastructures Routières et Ferroviaires en zone CEMAC;
– L’adoption de la Politique énergétique et du Schéma Directeur pour la production et le transport de l’électricité en zone CEMAC;
– Le renforcement de la gouvernance des Institutions, Organes, Institutions spécialisées et Agence

DN

 

Rôle et missions statutaires de la Commission de la Cémac

Ils sont précisés dans le Traité de la Cémac, qui constitue la matrice des textes de référence de la Commission.

La Commission de la Cemac est l’organe exécutif de la Communauté. Née de la reconfiguration de l’ancien Secrétariat Exécutif, elle est composée au sommet de six Commissaires désignés chacun par un État. L’un des Commissaires exerce la présidence de la Commission, l’un en assure la vice-présidence et les quatre autres tiennent chacun la conduite d’un Département. Les fonctionnaires de la Commission sont repartis entre les directions techniques relevant du cabinet de la présidence et les quatre départements œuvrant chacun en ce qui le concerne pour assurer la mission de coordination
de la Commission :
– Le Département du Marché Commun;
– Le Département des Infrastructures et du Développement Durable;
– Le Département des Politiques Économiques, Monétaires et Financières;
– Le Département de l’Education, de la Recherche et du Développement Social, chargé des droits de l’Homme et de la Bonne Gouvernance.
A cette architecture, s’ajoutent les Représentations de la Commission au sein de chaque pays membre gérées par une équipe d’environ six personnes.
De manière générale, la principale mission assignée à la Cémac est de développer un espace intégré et d’y promouvoir un développement harmonieux. Pour y parvenir, la Cémac se fixe des objectifs, notamment :
– parvenir à la libre circulation des personnes, des biens et des services afin de créer un véritable marché commun;
– assurer une gestion stable de la monnaie commune;
– sécuriser l’environnement des activités économiques et des affaires;
– harmoniser les politiques sectorielles nationales pour une intégration toujours plus renforcée.

DN

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