En prélude aux fêtes de fin d’années, les Syriens exposent leur savoir-faire dans l’ameublement, et le vestimentaire.
La Foire syrienne se tient du 20 novembre 2023 au 11 janvier 2024 à Yaoundé, lieu-dit maison du parti. C’est un grand rendez-vous de business, à l’approche des fêtes de fin d’année. L’on retrouve sur le site, des salons de luxe, des costumes, des chaussures pour hommes, femmes et enfants, des parfums, des bijoux, des lustres, des rideaux, et des chaises en plastique. Tous ces objets sont liquidés à des prix «promotionnels». Par conséquent nous apprend-on, ils sont à la portée de toutes les bourses. «Pendant la période des fêtes, nous savons que des familles souhaitent donner un nouveau visage à leurs maisons. La foire est donc indiquée, car, nous faisons des efforts pour que les prix soient accessibles à tous. La personne qui souhaite décorer sa maison peut trouver ce qu’elle veut dans cette foire. Il y en a pour toutes les bourses. Au Cameroun, il y a de très beaux duplex qui valent beaucoup d’argent. Cela ne représente pas grand-chose, pour ceux qui en construisent par exemple, de débourser 4 millions pour un salon sculpté à la main et embelli par un tissu qui ne s’effiloche pas. Parce que ce sont des meubles qui ont une durée de 10 à 30 ans», rassure, Kom Nji Mfochive Moumbagna Amidou. Dans sa posture de coordonnateur de cette foire, l’homme ne manque pas de jeter des fleurs sur le savoir-faire syrien. «Les Syriens font des objets faits manuellement, à partir de la matière locale, notamment du coton. Tout est «Made in Syria». Et ceux fabriqués au Cameroun le sont à base de la matière syrienne, dans des conditions semblables à quelques détails près», vante-t-il. Et d’ajouter: «la Syrie ne peut qu’offrir aux Camerounais ce qu’elle a de bon, de meilleur, en un mot son savoir-faire. Toutefois, il faut noter que ce qui est bien fait a un coût».
Plus-value
La foire syrienne se tient à Yaoundé en fin d’année, et au milieu de l’année. Elle se déporte dans la capitale économique camerounaise. Elle s’est même déportée dans la sous-région Afrique centrale. Selon son coordonnateur, ils étaient au Gabon, Guinée Équatoriale, Congo Brazzaville, au Tchad, à l’exception de la République Centrafricaine (RCA), pour des raisons de sécurité. «Les Syriens viennent au Cameroun pour le commerce, ils viennent au Cameroun à travers une structure de la Chambre de Commerce syrienne qui les mandate pour commercialiser partout. C’est pourquoi, partout où ils vont, l’État de la République arabe syrienne les soutient, à travers leur ambassadeur qui réside à Abuja (Nigéria)», fait savoir Kom Nji Mfochive Moumbagna Amidou.
Pour ce qui est de la plus-value, elle découle du fait que les conteneurs de marchandises qui arrivent paient la douane. C’est un apport indéniable pour l’économie du Cameroun. En outre, la foire syrienne constitue une niche d’emplois saisonnier pour de nombreux étudiants. «Ils viennent pour travailler et signent des contrats à court terme. Ainsi, après la foire, chacun peut payer sa chambre pour un an environ», pavoise le coordonnateur de l’exposition. Au-delà de cela, il y a ceux qui ont appris le métier aux cotés des Syriens et qui se sont installés à leur propre compte aujourd’hui. Et ce n’est pas tout. «Quand on arrive en Syrie, nous sommes considéré comme les frères de Samuel Eto’o ou de Roger Miller, parce que nous avons été au Cameroun et c’est avantageux pour le business, on peut faire beaucoup de choses», dit-il. Notons que c’est en 1996 que les Syriens s’intéressent au Cameroun comme terre d’opportunités, via la foire organisée par la Chambre du Commerce du Cameroun.
Olivier Mbéssité