Fêtes de fin d’année 2019 : La vie en cher et en hausse

Un rapport de l’Institut national de la statistique (INS) démontre que l’indice mesurant la hausse des prix au Cameroun pourrait atteindre 3% au cours de cette période.

Sur la foi d’une analyse réalisée dans plusieurs villes du pays, l’INS révèle qu’au cours des neuf premiers mois de 2019, les prix à la consommation finale des ménages ont connu la plus importante hausse au Cameroun au cours de ladite période. La même source dit avoir constaté la tendance haussière sur toute l’étendue du territoire. Un classement établi à cet effet place la ville de Bamenda (région du Nord-Ouest) au top des localités les plus chères du Cameroun, avec un taux d’inflation de +4,8%. Selon le rapport de l’INS, les 9 premiers mois de 2019 ont été caractérisés par la flambée des prix de certains produits de grande consommation à l’instar du riz, du poisson congelé, de la viande et du sucre, en liaison avec les dysfonctionnements dans la chaine de distribution de ces denrées probablement. Ces difficultés ont été accentuées par des spéculations des acteurs profitant «de la confusion induite par la rareté des devises pour réaliser de bénéfices substantiels».

Causes
À en croire l’Institut, le chiffre est imputable aux perturbations observées dans les chaines d’approvisionnement des marchés en produits agricoles, du fait de la persistance de l’insécurité (Extrême-Nord et Est) et de la crise sociopolitique (Sud- Ouest et Nord-Ouest) et au durcissement des conditions de sortie des devises par la Beac (Banque des États de l’Afrique centrale), laquelle affiche un «objectif d’inflation» autour de 2,2% à fin 2019 et 2,4% au terme du premier trimestre 2020 en zone Cemac).

Et le problème, c’est que la tendance ne semble pas prête de s’inverser. «Nous sommes très sceptiques sur la possibilité d’un ralentissement très rapide (de l’inflation, ndlr)», souligne Louis-Belmont Motassié, économiste dans une banque locale. «Nous nous attendons à ce que l’inflation culmine pendant la période des fêtes de fin d’année, à 2,8 %, avant de rebaisser, mais le problème est qu’elle baissera lentement».

Regards
L’inflation haute inquiète donc les experts, d’autant que les répercussions sur l’économie globale sont réelles. «À 2,8%, l’inflation est de nature à modifier fondamentalement la trajectoire de l’économie camerounaise», prévient Nicolas Bouzou. En termes simples, poursuit l’économiste indépendant, l’étau inflationniste pourrait d’autant plus se resserrer contre le gouvernement qu’il pèse sur la croissance. Un élément qui n’a bien sûr pas échappé à l’opposition politique, qui compare le taux d’inflation à la «faible revalorisation du Smic, et surtout des minima sociaux. C’est donc une détérioration importante du pouvoir d’achat que vont subir l’ensemble des familles les plus modestes, contrairement aux engagements du régime», écrit le Social Democratic Front (SDF) dans un communiqué

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