Ils sont Centrafricains, Tchadiens et Japonais. Ils ont pris part au méga concert musical organisé par le ministre des Arts et de la Culture
La musique est un vecteur de socialisation, de dialogue et de vivre ensemble entre les peuples homogènes et hétéroclites. Cela était perceptible une fois de plus lors du méga concert donné par les artistes camerounais et les réfugiés centrafricains, tchadiens et japonais le 21 juin dernier au Musée nationale à Yaoundé. C’était au lendemain de la Journée internationale des réfugiés célébrée chaque année le 20 juin. Dans son allocution de circonstance, le représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a remercié le ministre des Arts de la Culture, Ismaël Bidoung Mkpatt, pour avoir accepté cette année de «partager la scène avec les réfugiés». Et Olivier Beer de poursuivre: «Je remercie également le peuple camerounais. Puisque les premiers humanitaires au Cameroun, ce sont les populations camerounaises qui accueillent les réfugiés». Selon le fonctionnaire international, la célébration des réfugiés le 20 juin de chaque année ne saurait se résumer à moment festif. «C’est l’opportunité pour nous de rendre visible ces populations que parfois personne ne voit», a-t-il martelé.
Le regard panoramique sur la situation des réfugiés dans le monde n’est guère reluisant. Et chaque jour, le bilan s’alourdit. Actuellement dans le monde, on dénombre plus 100 millions de personnes déplacées en raison de la guerre, de la violence et les persécutions. Et le Cameroun reconnu pour son hospitalité légendaire, abrite plus 1,5 millions de réfugiés qui ont fui la guerre ou le terrorisme en République Centrafricaine (RCA) et au Nigéria voisin du fait des exactions des terroristes. Au quotidien, les crises ne cessent de se multiplier dans le monde. On a notamment la crise en Ukraine, Syrie, Afghanistan, Venezuela, République Centrafricaine et au Soudan du Sud. C’est la raison pour laquelle «nous redoublons d’efforts pour que le Cameroun qui accueille ces réfugiés ne soit pas oublié. L’art, la musique, le spectacle vivant, sont autant de moyens pour mettre en lumière les personnes qui ont été contraintes de fuir leur pays d’origine. C’est pourquoi nous ne voulions pas manquer cette formidable occasion offerte par le ministre des Arts et de la Culture», s’est réjoui le représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Cameroun.
Essoufflement
À en croire, le porte-parole de Haut-Commissariat pour les réfugiés Xavier Bourgois, la célébration de la fête des réfugiés est une occasion de «donner de la visibilité aux réfugiés, de montrer qu’ils sont là dans les communautés, ils sont avec nos enfants sur les bancs de l’école, ce sont nos collègues de travail, nos partenaires dans le business, ils sont dans la société, mais invisibles», regrette-il. Surtout que les partenaires n’accordent plus suffisamment des fonds nécessaires pour le fonctionnement efficace dans les camps des réfugiés. «Il y a une forme de lassitude des bailleurs de fonds à l’international écartelés par de nombreuses crises dans le monde. Du coup, il y a comme un désintérêt sur la situation des réfugiés qui ont des besoins énormes pour vivre pleinement au quotidien. Les défis sont énormes pour apporter les satisfactions multiformes à ces personnes vulnérables», a-t-il conclu dans son propos.
Olivier Mbessité