Femme rurale au Cameroun : Le pli qui ne rompt pas

Face aux difficultés qui sont les siennes, elle tient toujours le beau rôle de mamelle nourricière du pays. 

La ministre camerounaise en charge des questions de femmes prêche par l’exemple

«On souffre!». Décidément, la phrase fonctionne désormais à tous les coups au Cameroun. Le 15 octobre 2019, on l’a expérimentée à Endom (Nyong-et-Mfoumou). Pour habiller leur plaidoyer pour de meilleures conditions de vie, les femmes rurales de cette localité l’ont dit à pas moins de 4 femmes ministres.

Venues rehausser l’éclat de la 24e édition de la Journée mondiale de la femme rurale, Marie-Thérèse Abena Ondoua, ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), Pauline Irène Nguene, ministre des Affaires sociales (Minas), Clémentine Ananga Messina, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Fomundam Mbah Acha, ministre déléguée à la présidence de la République en charge du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) et Ashéri Kilo, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation de base ont pris note du calvaire des agricultrices dans les territoires éloignés des grandes villes.

«Nous dépensons beaucoup d’argent pour acheminer nos vivres en ville et au final on ne gagne pas grand-chose, du moins pas assez d’argent par rapport au travail que nous abattons au quotidien; on ne se soigne pas bien; on fait des accidents de motos… Parfois avec nos maris et leurs familles, la vie a plutôt des allures de séjour au purgatoire», déballe Mme Lucie Noah Manga au nom de ses congénères. Pour le reste, ses mots trahissent de l’optimisme: «On plie, mais on ne va pas rompre. Nous espérons que le gouvernement fera quelque chose pour nous, car selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation (FAO),les femmes rurales fournissent environ 90 % des denrées nécessaires à la subsistance de la population en Afrique».

Lignes de vie
Fortement représenté ici, ce gouvernement, par la voix de la Minproff, a davantage exalté le rôle de ces êtres régnant sur des champs et des étangs pour nourrir le pays. Dans son discours, Marie-Thérèse Abena Ondoua ne s’attache nullement à faire revivre la culture de la souffrance, mais à camper de nouvelles lignes de vie. «Je vous invite à créer des plateformes coopératives à travers lesquelles il vous sera aisé d’accéder aux offres de formation.

Il faut de trouver et saisir des opportunités de financement pour mieux exploiter les terres, améliorer la productivité tout en protégeant l’environnement, utiliser à grand profit les technologies modernes et être les principales actrices du bien-être de vos familles», exhorte-t-elle, en écho au thème retenu cette année («Femme vivant en zone rurale et gestion durable des ressources productives»).

Comme beaucoup d’autres, la Minproff se désole des effectifs chétifs du Centre de développement de la femme(Cedefe) d’Edom. Créée depuis 10 ans, la structure est boudée par ses principales destinataires. Cela a appelé la réaction la plus vive de Marie-Thérèse Abena Ondoua: «il n’est pas question de laisser continuer cet état de choses».

Bobo Ousmanou

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