Fabrique des ustensiles : Des Camerounais moulés par des Maliens

Aujourd’hui, ils s’imposent dans ce secteur et font la loi sur le marché.

L’expertise camerounaise est reconnue sur le marché

Le quartier Tsinga (Yaoundé II) est un lieu de brassage de nationalités et de cultures. Les Camerounais vivent avec les communautés étrangères en toute convivialité et cordialité. Ils ont d’ailleurs beaucoup appris aux côtés de ces étrangers, notamment des Maliens et Guinéens. C’est le cas du jeune Ghislain Ndongué. Il excelle désormais dans la fabrique des marmites, poêles, et autres ustensiles pour contenter les dames. «J’exerce dans la fabrication des marmites depuis plus de vingt ans. Je suis né dans le domaine puisque quand je rentrais des classes, je me lançais dans cette activité. Et pris de passion plus tard, j’ai laissé mes études pour faire carrière dans ce métier», raconte-t-il.

«Ce travail, je l’ai appris aux côtés des Maliens. C’est d’eux que nous avons hérité la fabrication des ustensiles de cuisine. Ils nous ont formés, il faut mentionner qu’ils n’étaient pas nombreux à exercer le métier. Et ceux qui fabriquaient ont vieilli. D’autres sont rentrés chez eux. Beaucoup sont également morts». Et l’artisan d’indiquer en plus que «c’est nous les Camerounais qui avons pris la relève. Et ceux qui ont appris ont formé de nombreux autre jeunes Camerounais à la recherche d’un emploi. C’est la raison pour laquelle nous sommes restés majoritaires dans le domaine. Et quand les Maliens viennent au pays, ils ne sont plus focalisés sur la fabrique des marmites, mais plutôt dans la vente de celles-ci», ajoute le jeune fabricant.

Fabrication
Avant d’avoir le produit fini, à savoir les marmites et autres, il faut noter que la fabrication commence par le recyclage de l’aluminium. «Pour la matière première, on se ravitaille au dépôt. Quand je parle de dépôt, il s’agit de ceux qui achètent les vieilles tôles et métaux, des jeunes qui les ramassent ou achètent au quartier. Quand cette matière première arrive à l’usine, on utilise un four qui permet de fondre l’aluminium. On a du charbon et un souffleur qui permet d’attiser le feu continuellement», explique Ghislain Ndongué.

Le fabricant fait ensuite savoir que «lorsque l’aluminium est fondu, on a des moules, puisque les marmites se fabriquent dans la terre. On puise le liquide, on le coule dans le moule. Après quelques instants, on décale et on obtient une marmite bien faite, mais qui demande encore du travail». En effet, laisse-t-il entendre, «lorsqu’on sort la marmite du moulage, il faut la limer pour qu’elle scintille. Donc, on peut livrer une marmite limée ou non limée. Lorsque vous passez au marché Mokolo de Yaoundé, vous trouvez beaucoup de Maliens ayant passé les commandes de marmites non limées en train de travailler dessus. Mais si je reçois la commande d’une cliente directement dans mon atelier, je m’arrange à ce qu’on la lime. Ainsi, dans notre travail, il y a toute une chaîne. On a des fabricants et des limeurs», souligne encore Ghislain Ndongué.

Ventes
Pour ce qui est des ventes, elles sont fonction des commandes. «On a les plus petites marmites dont les prix varient entre 1000 FCFA et 1500 FCFA. Les marmites de bouillie coûtent 2000 FCFA voire 2500 FCFA. Il y a également les marmites moyennes dont les prix vont de 3500 FCFA à 4000 FCFA. On a les grandes marmites de 10000 FCFA, 12000 FCFA et 15000 FCFA. Et enfin, on a des marmites pour les prisons dont les prix s’élèvent à plus de 100000 FCFA».

Dans la même veine, Ghislain Ndongué renseigne qu’«il y a des ustensiles pour les grandes cérémonies qui coûtent 27000 FCFA, 30000 FCFA et 35000 FCFA». À l’en croire, «les prix sont à la portée de toutes les bourses et sont négociables. Mais ce n’est qu’en fin d’année qu’on a de l’affluence. Puisque c’est à cette période que les femmes des différentes associations se ravitaillent. C’est également la seule période où nous faisons des bonnes affaires», Conclut le jeune fabricant d’ustensiles à Tsinga.

OM

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