Examens de l’OBC : dans les méandres de la campagne 2023
Comment les candidats au probatoire et baccalauréat technique affrontent les épreuves pratiques ou écrites. Ambiance dans les établissements de Yaoundé.
L’alternance entre pratique et écrit lors des examens de l’enseignement technique industriel crée une ambiance confortable malgré tout. En réalité, c’est un équilibre trouvé fort heureusement par l’Office du baccalauréat du Cameroun pour favoriser un déroulement harmonieux entre les deux examens.
Les candidats
Ce matin du mercredi 24 mai au lycée technique de Ngoa-Ékellé, il n’est pas possible d’échanger avec le moindre candidat. Tous sont pressés d’entrer dans l’enceinte de l’établissement pour découvrir les épreuves du baccalauréat. La concentration se lit dans les yeux de ces derniers. Même les officiels ne se prononcent pas. «Monsieur, la presse c’est dans l’après-midi, nous avons trop de boulot et il faut une autorisation», répond un surveillant à l’entrée d’un établissement. Au collège technique bilingue ITE situé à Etoug-Ebe dans le 6e arrondissement de Yaoundé, l’ambiance est bon enfant. Les deux policiers en faction pour la surveillance échangent même avec les candidats pendant la pause. Par peur de traverser la route, une gardienne de la paix accepte d’aller acheter du pain à un des candidats juste en face du centre d’examen. «Je sens que vous allez me porter chance cette fois-ci», déclare la candidate libre. Elle ne souhaite pas donner son identité, mais elle se dit confiante en ce qui concerne les épreuves de cette année. Elles sont abordables. «J’étais enceinte et je ne pouvais pas fréquenter un établissement scolaire cette année. Mais par la grâce de Dieu, rien n’a changé entre les cours de l’année dernière et cette année ; et j’avoue que l’année dernière, je n’avais pas le niveau par rapport aux épreuves de cette année», confesse la jeune dame.
Probatoire
C’est beaucoup plus décontracté du côté des candidats au probatoire. La semaine est dédiée à la pratique. La joie se lit sur les visages. «C’est plutôt les surveillants qui nous retardent parce que nous allons très vite à la pratique», affirme Jean Ateba, candidat et élève au collège Amasia à Ekounou. Mouafo est lui aussi un candidat au probatoire technique, option mécanique automobile. Le jeune homme rencontré à l’hôpital militaire de Yaoundé ce jeudi 24 mai a le sourire aux lèvres. Son camarade et amis intrigue plutôt les organisateurs qu’il trouve lents. «Ils nous perdent le temps parce nous finissons les épreuves tôt et il y a trop de temps mort, parfois 3 heures», regrette-t-il. Yvan élève et candidat du Lycée technique d’Ekounou tient une conférence avec ses amis qui sont dans l’enseignement générale. Il se voit déjà en terminale F4. «Je vous dis que la pratique a un coefficient élevé et moi je casse la baraque. Après chaque épreuve, je cherche l’enseignant et je fais mes corrections sur place. Et jusqu’ici je suis à l’aise», assure-t-il.
Soucis
Mais il y a des candidats qui composent avec la peur au ventre. Dillan que nous retrouvons au Lycée technique de Nkolbisson est très abattu. Le jeune homme compose le baccalauréat industriel option menuiserie. Son moral n’est pas très haut. La cause de cet état d’âme est liée au fait que sa mère est agonisante dans un hôpital de la place. Mais le jeune homme ne se laisse pas abattre. «Je compose et je réussirai pour faire honneur à ma maman qui a tout fait pour moi. Et quel que soit ce qui arrive, je continue mon examen», assure-t-il.
André Gromyko Balla