Sus au venin craché à tout-va
La violence verbale et oratoire est un effet de mode dans l’espace Afrique centrale. Le phénomène gagne en ampleur d’autant plus qu’il est relayé par les réseaux sociaux : Facebook, Whatsapp, etc. En tentative de remède à cette gangrène, il y a la quatrième édition du Forum régional de vulgarisation, d’appropriation et d’ endossement politique du projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale. Malgré les spécificités des pays de l’Afrique centrale, l’on note que les discours de haine au 21è siècle sont « d’ordre culturel, géostratégique et géopolitique », souligne le politologue Emmanuel Pondi. Et de poursuivre : Selon le politologue,le moment de conscientisation est arrivé et la guerre s’arrêtera en République Démocratique du Congo (RDC), au Cameroun, en République Centrafricaine, et partout si et seulement nous prenons conscience du danger de ce fléau. Et pour y parvenir, il faut un changement de paradigme. Les structures sociétales que nous procédons en place doivent tenir compte de nos réalités socio-culturelles. « Les structures mises en place doivent être des structures qui tiennent compte de notre véritable réalité civilisationnelle », martèle le Pr Jean Emmanuel Pondi. Puisque le vrai problème, selon l’universitaire repose sur le fait qu’on essaie de penser ou créer l’Afrique, pas comme tel qu’elle est, mais « tel que les autres ont imaginé ».Conséquence, « on a dévitalisé tout ceci pour remplir avec quelque chose d’autre, qui n’est pas la nôtre », fulmine-t-il. Les 11 pays de l’Afrique centrale, après trois jours de réflexion à Yaoundé, ont pris des résolutions voire des recommandations qui prennent en compte les réalités socio-culturelles des États. Les travaux de Yaoundé portent sur le projet de stratégie régionale et son plan d’action. Il s’en suivra prochainement la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), afin que « les États membres de la CEEAC, sans exception, puissent construire une approche qui promet la convivialité, le vivre-ensemble», a fait savoir Mangaral Banté, Commissaire aux affaires politiques,ont pris des résolutions voire des recommandations qui prennent en compte les réalités socio-culturelles des États. Les travaux de Yaoundé portent sur le projet de stratégie régionale et son plan d’action. Il s’en suivra prochainement la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), afin que « les États membres de la CEEAC, sans exception, puissent construire une approche qui promet la convivialité, le vivre-ensemble», a fait savoir Mangaral Banté, Commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité à la commission de la CEEAC. ont pris des résolutions voire des recommandations qui prennent en compte les réalités socio-culturelles des États.Les travaux de Yaoundé portent sur le projet de stratégie régionale et son plan d’action. Il s’en suivra prochainement la validation et l’adoption par les instances habilitées du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), afin que « les États membres de la CEEAC, sans exception, puissent construire une approche qui promet la convivialité, le vivre-ensemble», a fait savoir Mangaral Banté, Commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité à la commission de la CEEAC.
Olivier Mbessité
Comment l’Afrique centrale structure son traitement de cette gangrène.
Le discours de haine constituant la nouvelle arme atomique de destruction de la cohésion sociale entre les peuples et les communautés en Afrique centrale. Pour autant, les États de l’Afrique centrale ne s’avouent pas vaincus. D’où le quatrième « Forum régional de vulgarisation et d’endossement politique du projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine en Afrique centrale ». La verve haineuse n’est certes pas un fait nouveau. Mais, les inquiétudes naissent de son amplification par les nouvelles technologies de l’Information et de la communication.De fait, les discours de haine, y compris sur Internet, sont devenus « l’une des méthodes les plus performantes pour propager une rhétorique et des idéologies qui divisent à l’échelle mondiale et menacent la paix »,
Prise de conscience
Les États de l’Afrique centrale ont pris conscience de ces enjeux, ainsi que de l’urgence d’une mobilisation en faveur des mesures fortes pour prévenir et lutter contre le discours de haine. Face à l’ampleur de la menace, il est apparu comme un « impératif de définir une stratégie régionale adossée à un plan d’action visant à éradiquer le fléau ». Les États membres du comité consultatif permanent des Nations unies chargées des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac) en ont fait une priorité. D’ailleurs le sujet était au cœur des discussions lors des 52è sessions ministérielles tenues respectivement à Libreville, au Gabon du 22-26 novembre 2021 et à Yaoundé au Cameroun, du 30 mai au 4 juin 2022. En outre,
La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) co-organisateurs des trois forums, détiennent depuis le 24 juin à Kinshasa (République Démocratique du Congo) d’ un projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la « prévention et la lutte contre les discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique »
Objectifs
La stratégie régionale de lutte contre les discours de haine permet de « développer une approche commune aux pays membres de la CEEAC, pour déconstruire les discours de haine et co-construire un discours de convivialité, y compris par l’instauration et la valorisation d « une culture et d’une tradition de l’arbre à palabres sous-régional d’Afrique centrale ». Il est aussi question de créer un espace social ou cadre institutionnel de rencontre et de dialogue où l’on se parle pour mieux se comprendre et pour promouvoir le vivre-ensemble. La stratégie régionale vise également à assurer l’appropriation, par les locaux, des outils coordonnés de prévention des messages haineux et de lutte contre les incitations à la violence, à l’hostilité et à la discrimination.
Dans le rapport des Nations unies sur le discours de haine, le Secrétaire général de l’Onu avait mis l’accent sur cette problématique. Antonio Guterres avait dès lors invité les États-membres à définir des stratégies nationales de lutte contre les discours de haine et à rallier un appui en faveur « de la CEEAC et de l’Unoca dans l’élaboration d’une stratégie sous-régionale de prévention et de lutte contre les discours de haine dans les médias», avait-il exhorté.
Olivier Mbessité
En prélude au Forum de Bangui
Yaoundé balise le chemin
Du 5 au 7 juillet dernier à Yaoundé, les délégués et experts ont planché sur la recrudescence des discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique. Ces assises ont permis de préparer la réunion des ministres de la Communication et de l’Information des pays de l’Afrique centrale.
Les travaux de Yaoundé sur le quatrième forum de lutte contre les discours de haine ont permis aux États-membres de se projeter sur la prochaine édition dudit forum à Bangui (République Centrafricaine). En effet, elle va mobiliser les différents ministres de la Communication et de l’Information des pays de l’Afrique centrale. «Il permettra enfin de rassembler des éléments pertinents pour une meilleure information des ministres des affaires étrangères et des chefs de délégation dans le cadre du compte-rendu que le Cameroun a été invité à faire aux États-membres sur cette question lors de la 56è réunion ministérielle de l’Unsac, prévu à Kigali en novembre 2023», peut-on lire dans le rapport.
Outre cette annonce forte, il faut souligner que le Cameroun fait de la lutte contre les discours haineux sa priorité majeure dans le cadre de son mandat à la tête du comité entre mai 2022 et janvier 2023. Dans son rapport d’activités présenté à la 54è session ministérielle tenue à Kintele (Congo) en janvier 2023, la délégation camerounaise, parlant au nom du bureau sortant, a ainsi exprimé la volonté d’organiser le quatrième forum en cours.
Le Forum de Yaoundé, la quatrième concertation régionale sur les discours de haine, a pour but de « sensibiliser les États-membres sur l’existence et le bien-fondé du projet de stratégie régionale et de plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine évoqués plus haut ». Au-delà de ce souci de vulgarisation, il s’agit d’amorcer le processus de son appropriation par les États de l’Afrique centrale et d’ouvrir les discussions sur les voies à suivre en vue de son endossement et son adoption par les hauts responsables politiques des pays de la sous-région, conformément aux recommandations de la 55è réunion ministérielle de l’UNSAC tenue le 15 au 19 mai 2023 à Sao Tomé», laisse entendre le rapport. Selon le même rapport, cette démarche ultime permettra à la CEEAC de disposer d’un « outil central »,
OM