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Epargne informelle à Yaoundé : L’astuce des mototaxis du septentrion

Faire des économies et faire face aux aléas de leur quotidien, tel est le viatique de l’adhésion des jeunes conducteurs d’engins à deux roues originaires de la région de l’Extrême-Nord du pays.

Ils sont surtout Toupouri originaires de Mayo-Danaï et Mayo-Kani, mais aussi Mafa de Mayo-Tsanaga et Mundang âgés de 18 à 35 ans. Une fois dans la capitale politique camerounaise, ils se doivent de tout faire pour être intégrés au sein de leurs différentes communautés. De manière informelle, ces jeunes ressortissants de l’Extrême-Nord du pays se responsabilisent en créant des tontines afin de sortir de la dépendance dans laquelle ils se retrouvent très souvent dans la capitale du pays. Le but de ces jeunes Messieurs est de subvenir à leurs besoins et faire des économies. «C’est une initiative qui est née de manière spontanée, nous avons constaté des abus dont nos frères étaient victimes avec des faux contrats de vente», déclare Dakole, l’un des leaders de cette communauté.

Pour bénéficier de cette dernière, il faut remplir un certain nombre de critères comme revendiquer une ancienneté, être avalisé par un ancien et remplir les cotisations selon la marque de la moto. Pour «l’obtention d’une Haojue ou une Boko Haram, il faut cotiser 800 mille FCFA, une TVS, il faut 550 mille FCFA». Selon Jérémy promoteur de tontines Mafa a Coron (Yaoundé 4e). Selon ces marques, les cotisations vont de 25, 30 à 50 mille FCFA par semaine.

À l’Université catholique d’Afrique centrale, il y a une identité remarquable, la langue. Quand ils communiquent, il est très difficile pour les autres de déchiffrer les codes du langage. Celle-ci est leur moment d’intimité. Pour Yaya, «parler le Toupouri est une sorte de police. Si l’un d’eux a commis une erreur il est recadré», puisque le temps c’est de l’argent. Une somme doit être produite chaque semaine étant donné que la tontine a des exigences : «cotiser une somme de 15.000 FCFA» par semaine afin de cotiser pour les deux mois à venir.

Responsabilités
«Quand nous sommes à Yaoundé, nous sommes en mission. Nous sommes les ambassadeurs de nos familles. C’est comme si nous sommes en France et qu’on envoie de l’argent». Tels sont les propos de Yoro, nouvellement bénéficiaire d’une moto de la tontine. Il nous démontre que sa famille compte sur lui à 80%, alors, il doit encore cotiser pendant plus de six mois. Le secrétaire général de cette association informelle nous fait comprendre que la plupart de ces jeunes hommes sont mariés et pères de plusieurs enfants. Pour cela, il fallait trouver une astuce pour alléger les souffrances de nos frères. La deuxième chose est que cette situation leur apprend à mieux connaître leurs droits et devoirs. À travers la tontine. C’est dans cette dernière qu’ils «obtiennent les documents administratifs comme les cartes d’identité et cartes d’électeur», affirme Papouna, responsable des jeunes Mafa.

Risques
Les déconvenues sont nombreuses, parce que cette année, ils ont enregistré les pertes de deux motos pour un coût de 900 000 FCFA, selon Emmanuel, trésorier toupouri. Ce qui a démobilisé plusieurs d’entre eux et ces derniers sont allés explorer d’autres domaines. Autre déconvenue, ce sont les retards dans les cotisations, plusieurs ont fait des accidents et renverser des individus entraînant de fait des réparations sanitaires et juridiques. Enfin, selon les responsables, les problèmes qui surviennent sont difficilement conduit en justice du fait de la non-légalisation des statuts et «certains profitent de cet état de choses», pour jouer aux petits malins.

André Balla Onana

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