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Entrepreneuriat au Cameroun : Nouvel ère pour la production locale

Nombreux sont ces jeunes qui ont décidé de participer au développement économique de leur pays en créant des richesses. À la base de leurs entreprises, se trouvent leur talent et leur formation.

La transformation des fruits, une niche pour le Made in Cameroon

Pour la plupart des entrepreneurs, la formation est primordiale pour maîtriser son business, mais aussi son environnement. C’est le chemin obligé pour passer du projet à l’implantation de l’entreprise. Ce chemin, Haïchatou, jeune diplômée en sciences politiques de l’Université de Yaoundé 2 l’a emprunté. Puis elle a découvert le secteur de l’entrepreneuriat au travers de l’incubateur du Groupement des femmes d’affaires du Cameroun (Gfac). Elle s’est finalement lancée dans la production du poulet et des champignons. Elle est aujourd’hui directrice de trois grands business.

Pour d’autres par contre, l’entrepreneuriat est venu à eux. C’est le cas de Moïse Oum. Le jeune entrepreneur transforme les fruits en jus naturels bio, confitures et en compote. Un soir de février 2021, il est interpellé par une formation sur la manipulation des fruits. Elle est organisée par une startup camerounaise et mise en ligne par un réseau social populaire. De plus, le coût est accessible. Il parvient à terminer la formation et commence à produire pour sa consommation personnelle. «Il me manquait quelque chose. Je faisais des jus, mais je ne me voyais pas les commercialiser à ce moment. Je n’étais pas prêt et je manquais aussi de moyens», confie-t-il. Moïse va finir par se jeter à l’eau. Il s’agit à ce moment-là pour lui de relever un défi lancé par son mentor.

Au final, tout le monde est impressionné par son effort et son professionnalisme. Il a gagné le pari. Cependant le déclic vient des retours positifs enregistrés après la dégustation de ces produits. Dès lors, il sait qu’il a la capacité de créer de la richesse, mais aussi de satisfaire les consommateurs. Il finit par créer sa marque Fruit’OM et il est désormais chef d’entreprise.

Un métier à temps plein
Le Made in Cameroon est désormais une idéologie. Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, en fait d’ailleurs l’éloge dans de ses interventions sur l’autoconsommation et l’autoproduction. Les entrepreneurs s’approvisionnent pour la plupart en matières premières au Cameroun auprès des fournisseurs aux récoltes bios. Dans cette configuration, Moïse Oum trouve son compte et même, apprécie cette plus-value locale. «J’ai opté pour le Made in Cameroon parce que cela cadre avec la vision de ma marque. Je n’utilise pas de colorants ou de diluants. J’en consomme moi-même. Je ne peux qu’être heureux de mon œuvre». Moïse a élargi la transformation des fruits à la production de la compote et de la confiture, selon lui, «tout autant naturelles et respectant les règles d’hygiène». Pour ce qui est des emballages, il a opté pour des bouteilles cassables qui mettent en valeur son produit. Ses prix varient entre 500 FCFA et 1500 FCFA.

Des difficultés
L’entrepreneuriat reste une voie pour une insertion professionnelle et une aisance financière. Elle n’est donc pas exempte de difficultés qui sont des freins à l’épanouissement de ces producteurs.

Sur la question du financement par exemple, le promoteur de Fruit’OM indique ne pas avoir le souvenir d’un soutien autre que le sien, et encore moins celui de l’État. «N’eut été mon capital propre, je ne me serai jamais lancé. Aujourd’hui, j’ai le soutien de ma fiancée. Il m’arrive d’avoir un besoin de 2000 FCFA pour produire, et c’est elle qui me porte secours. Elle fait aussi ma publicité à Edéa où elle vit. Je dois aussi une grande part à mes clients qui sont fidèles et réguliers», se félicite-t-il. Malgré ces difficultés, ils restent déterminés et comptent bien participer à l’expansion du label Made in Cameroon.

Presvualie Ngo Nwaha (stagiaire)

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