À Douala en particulier, les deux communautés vivent en parfaite harmonie malgré les «accrochages» qu’ils ont de temps à autre.
Sur les réseaux sociaux et quelquefois dans la vie réelle, les relations entre les deux peuples ressemblent à des scènes de ménage, où les conjoints se disputent publiquement sous les regards médusés de l’assistance, mais gardent des liens soudés. «On a l’habitude de plaisanter entre les différentes ethnies sans que cela n’affecte le vivre ensemble et la fraternité. Tout le désordre qu’on fait la plupart du temps est présent sur les réseaux sociaux. Mais en présentiel, on se dispute comme tous les autres et après on finit toujours par arranger la situation. Nous nous aimons énormément comme un même peuple», explique un ressortissant ivoirien. Pour Rwan Kodjo, un autre ressortissant qui réside à Douala depuis trois ans déjà, «si chacun se mêle de sa vie privée, je ne vois pas pourquoi je ferais les problèmes à quelqu’un. Lorsque personne ne me provoque, je ne provoque personne. Je cohabite sans soucis avec les Camerounais. Et je me plais ici. Je suis au Cameroun depuis cinq ans déjà. Le quartier dans lequel je réside n’est en rien différent de celui dans lequel j’étais en Côte d’Ivoire. C’est tout simplement que les populations sont les mêmes. Je prends chacun comme il vient», affirme-t-il.
Côté camerounais, c’est le même sentiment. «Vivre auprès des Étrangers a toujours été un avantage pour moi. Parce que j’aime apprendre beaucoup de la culture des autres. Il y a deux ans j’avais un voisin Ivoirien, avec qui on s’entendait et qui était devenu pour moi comme un membre de ma famille. Lorsque j’avais un souci, c’était la première personne que je contactais. Elle est en Europe maintenant, nous sommes toujours en contact et c’est ma meilleure amie. La seule et l’unique», témoigne Sandrine Mballa.
L’amitié entre les deux communautés est au-delà de l’entendement. Bien qu’ils se lancent des piques de temps en temps, ils s’aiment également de la même manière. Comme l’avait chanté Lady Ponce, artiste musicienne camerounaise, «ne quitte jamais un Camerounais pour un Camerounais ou alors un Ivoirien pour un Ivoirien, ne fait jamais l’inverse, Camerounais-Ivoirien, ce sont des jumeaux; Ils ont les mêmes habitudes, les mêmes comportements et les mêmes avis».
Diane Kenfack