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En route contre la déroute du FMI et de la Banque mondiale

Curieuse idée, nous dira-t-on, de nous intéresser à la scène du 12 avril dernier à Washington.

 

Dans le cadre des réunions de Printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, Kristina Georgina a tenu à saluer le leadership du président Macky Sall. D’après la directrice générale du FMI, le président sénégalais a joué un beau rôle pendant son mandat de président en exercice de l’Union africaine. «Il a porté haut la voix de l’Afrique sur la scène internationale», a reconnu Kristina Georgina. Et parce qu’il sait que les louanges et la reconnaissance sont l’oxygène de l’esprit humain, Macky Sall a immédiatement réagi. «En tant qu’ardent défenseur de la cause des pays à faibles revenus auprès des bailleurs», il a plaidé pour «un appui plus adéquat et un financement plus conséquent des États concernés à travers le Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance». L’immense mérite de ces mots est d’attirer l’attention sur la possibilité de surmonter de graves difficultés dans des conditions à priori hostiles créées par les bailleurs de fonds. En fait, Macky Sall propose un processus intervenant dans les situations traumatiques et permettant de dépasser celles-ci pour en faire un «nouveau départ». Dans cette perspective, le président sénégalais appelle au renforcement de l’enveloppe du Fonds fiduciaire d’une part, et à un financement durable et concessionnel par l’intermédiaire des institutions financières internationales et les banques multilatérales de développement d’autre part. In fine, il s’agit de mieux coordonner les actions de différents acteurs et institutions dans le temps, c’est-à-dire ici mieux relier les différents horizons de l’action contre la pauvreté en Afrique.

Mais, on connaît le FMI, et sa sœur, la Banque mondiale. Ils ne font de charité à personne. Cette vérité est d’autant plus préoccupante qu’elle impose en urgence une réflexion sur le développement proprement dit et, dans une certaine mesure, sur l’accroissement des inégalités dans le monde. C’est ce qu’on compte encore leur dire lors de leurs Assemblées annuelles qui se tiendront du 9 au 15 octobre 2023 à Marrakech. À la même période, toujours dans cette ville marocaine, des organisations de la société civile africaines envisagent d’organiser un contre-sommet mondial pour dire au moins deux choses. La première: la Banque mondiale dont le monde a besoin ne doit pas chercher à représenter les intérêts des créanciers et à imposer aux débiteurs un comportement de soumission. Elle doit avoir pour mission prioritaire de défendre les intérêts des peuples qui reçoivent les prêts et les dons. La seconde: le FMI devrait retrouver une part de son mandat originel pour garantir la stabilité des monnaies, lutter contre la spéculation, contrôler les mouvements de capitaux, agir pour interdire les paradis fiscaux.

Au vu de ces éléments, l’on comprend vite qu’il s’agit de propositions nées des critiques relatives aux résultats des politiques que le FMI et la Banque mondiale ont encouragées en Afrique. Ces critiques portent notamment sur le contenu des programmes d’ajustement structurel, dénoncés comme de l’ingérence des institutions financières internationales dans la conduite des politiques des États souverains en Afrique. Dans bien des cas, à travers le continent, l’application de ces programmes s’est en effet traduite par une forte immixtion des responsables de ces institutions dans les politiques internes, très souvent assimilée à une mise sous tutelle. Et du 9 au 15 octobre 2023 à Marrakech sonnera l’heure de la solidarité au sein de la finance internationale.

Jean-René Meva’a Amougou

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