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En direct du petit écran : Cameroun-Côte d’Ivoire, je t’aime moi non plus!

En prélude à la Coupe d’Afrique des nations (Can 2023), la Cameroon Radio Television (CRTV), en partenariat avec la Radiotélévision ivoirienne (RTI), a décidé d’offrir un grand moment d’échange au public le mercredi 5 avril 2023 à 21 heures, à travers l’émission « Et si on en parle ».

Echanges fraternels entre Ivoiriens et Camerounais

Les échanges de civilités sur les réseaux sociaux tendent à indiquer ces dernières années que les relations entre Camerounais et Ivoiriens se détériorent. Dans le souci d’apaiser les tensions entre les deux peuples, l’émission « Et si on en parle » vient de dispenser sa dernière édition à ce sujet. Ce 5 avril 2023, Sidonie Legla Bassong, depuis les studios de la Radiotélévision ivoirienne (RTI), en partenariat avec la Cameroon Radio Television (CRTV), rétablit les ponts d’un dialogue constructif entre Camerounais et Ivoiriens.

Pour ce faire, elle questionne un panel de quatre intervenants dont deux Ivoiriens et deux Camerounaises. Ils répondent respectivement aux prénoms d’Alexandre et Choucha d’une part, et de Leaticia Stéphanelle et Linda Minoue d’autre part. Les débats sont centrés sur le thème : « Cameroun-Côte d’Ivoire : je t’aime, moi non plus ! ». Pour Choucha : « L’amour entre les Camerounais et les Ivoiriens est un amour vache. Parce que les deux peuples se ressemblent et chacun essaie de prendre le dessus sur l’autre. Et c’est de là que parent les petits pics et les tensions». Alexandre est sur la même longueur d’onde. «Le Cameroun et la Côte d’Ivoire sont des pays frères. Dans l’amour, il y a toujours des tensions. Sans tension, il n’y a pas d’amour. Après, il faut savoir faire la part des choses», indique-t-il. Et Leaticia Stéphanelle de confirmer : « les deux communautés s’aiment énormément avec les mêmes comportements, la fierté et la mauvaise bouche ». Ce que pense également Linda. « J’aurais aimé que la Côte d’Ivoire et le Cameroun soient collés. Les deux sont totalement pareils. Nous prenons tout à cœur, les Ivoiriens autant que les Camerounais ».

Réseaux sociaux
Un doigt accusateur est pointé sur les réseaux sociaux. Pour plus d’un, ceux-ci participent à 100% à la destruction de ces deux peuples. Car l’amour et la haine que les uns et les autres expriment est exclusivement par ce canal. « C’est par les clashs, généralement sur les réseaux sociaux quand on fait un post, qu’il y a un Camerounais qui va venir répondre. Il essaie de te faire mal mais ce n’est pas méchant. Je pense que c’est sa manière d’exprimer son amour. Mais comme les Ivoiriens aussi ne laissent pas, ils chargent aussi », relate Choucha, intervenante.

Mais dans la vie réelle, les relations concrètes entre les deux peuples se préfèrent bien et sous de bons auspices ». On travaille, on est sorti s’amuser ensemble, il n’y a pas eu de clash. Au niveau relationnel, tout se passe bien. Je n’ai pas vraiment eu de mauvaises expériences avec les Camerounais», confirme Alexandre. Stéphanelle ne dément pas ce vécu. Elle dit n’avoir rien vécu de négatif avec les Ivoiriens. Ils m’ont plutôt accueillie, aimée et protégée». Pour Linda Minoue, qu’« avec cette Can qui va se dérouler, ce collectif Camerounais-Ivoiriens peut chanter ensemble et pourquoi pas se promener dans les villages Can pour vraiment temporiser nos ardeurs face à ces matchs ».

Regards
Raymond Hadji, spécialiste des relations Côte d’Ivoire-Cameroun, préconise le renforcement de la coopération sud-sud pour l’amélioration des rapports entre les deux pays. «Ce qui est intéressant à noter dans tout cela est qu’il est important que les Africains entrent dans le cadre de la coopération sud-sud qui puissent améliorer leur rapport en s’inspirant les uns des autres. La Côte d’Ivoire a certainement choisi quelque chose qu’elle peut apporter au Cameroun en termes de modèle de développement. Le Cameroun peut également apporter quelque chose à la Côte d’Ivoire».
Et l’expert de continuer, « il est important qu’en lieu et place des égratignures, qu’on fasse sur les réseaux sociaux que les deux peuples comprennent qu’au-delà, cette fraternité doit nous pousser à nous inspirer les uns des autres pour qu’effectivement, quand on regarde la Côte d’Ivoire avec ses belles infrastructures, qu’on puisse aussi les retrouver pourquoi pas au Cameroun». Il achève : « le Cameroun a un fort potentiel économique, énormément de ressources qu’il peut mettre à profit pour rehausser son niveau de développement. C’est ce qu’il faut justement mettre à profit pour que ces deux pays puissent aller de l’avant et qu’on sorte de ces clichés».

 

Diane Kenfack

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