Les entreprises publiques et privées camerounaises qui sollicitent des financements auprès de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) vont désormais bénéficier de la garantie souveraine de l’État. C’est l’objet de la convention de garantie de portefeuille signée le 20 décembre 2023 à Douala, entre le ministre des Finances Louis Paul Motazé et le président de la Bdeac, Dieudonné Evou Mekou. C’était en marge de la tenue de l’Assemblée générale de cette institution sous-régionale. «Cette convention est une grande avancée parce que beaucoup d’entreprises qui nous sollicitent pour des financements sont confrontées au problème de garantie. Nous pensons qu’avec cette garantie souveraine de l’État, ce problème est résolu», se satisfait Dieudonné Evou Mekou.
Sont éligibles à cette facilité de l’État, les prêts destinés à financer les besoins en fonds de roulement des entreprises, et surtout à l’investissement dans les filières identifiées comme prioritaires par la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Il s’agit notamment de l’énergie; des services financiers; de l’agro-industrie; du numérique; des filières forêt-bois; textile-confection-cuir; mines-métallurgie-sidérurgie; hydrocarbures-pétrochimie-raffinage; chimie-pharmacie; constructions; et services.
Le montant de cette garantie souveraine, ainsi que les modalités d’accès à cet appui étatique aux financements de la Bdeac n’ont pas été précisés. Cependant, depuis la loi des finances 2021, l’État du Cameroun a mis en place une ligne de garantie d’un montant de 200 milliards de FCFA au profit des entreprises, principalement les PME en quête de financements auprès des banques et autres institutions financières.
Ce mécanisme de garantie n’a pas obtenu les résultats escomptés à partir de sa mise en œuvre en 2022. C’est pourquoi il a été réajusté en 2023 pour plus d’efficacité, d’après le ministre des Finances.
Selon le mécanisme reformé, sur l’enveloppe de 200 milliards de FCFA de garantie mise à disposition par l’État, 30% permettront de faciliter l’accès aux crédits aux entreprises et établissements publics, contre 70% pour les entreprises du secteur privé.
Diane Kenfack