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Elections en RDC : l’Union africaine demande la suspension de la proclamation des résultats

Au terme du huis clos d’une réunion ad hoc, l’organisation continentale invite les autorités de Kinshasa à suspendre la proclamation des résultats jusqu’au passage de sa mission d’information.

Moussa Faki Mahamat et Paul Kagame

Au moment où le dénouement annoncé du processus électoral du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC) suscite de plus en plus du dédain, l’Union africaine (UA) a tenu une réunion consultative de haut niveau le jeudi 17 janvier 2019.

Au terme de cette rencontre et au regard des débats en huis clos en présence du vice Premier ministre, ministre des Affaires étrangères de la RDC, « les chefs d’État et de gouvernement ont appelé à la suspension de la proclamation des résultats définitifs des élections ».

Pour parvenir à une sortie de crise post-électorale, ils « ont convenu d’envoyer une délégation de haut niveau comprenant le président de l’Union et d’autres chefs d’État et de gouvernement, ainsi que le président de la Commission de l’UA, pour dialoguer avec toutes les parties prenantes congolaises ».

 Convoquée par Paul Kagame, la séance de travail réunissait Paul Kagame (Président de l’UA), Hage G. Geingob, João Lourenço, Cyril Ramaphosa et Edgar Chagwa Lungu de la SADC (organisation d’intégration de l’Afrique australe), Sassou Nguesso de la Conférence des Grands Lacs, Idriss Déby pour le compte de la CEEAC (Afrique centrale), Le ministre des Affaires étrangères de la Guinée représentait la CEDEAO, Abiy Ahmed premier ministre éthiopien pour l’IGAD, Yoweri Museveni de la CAE (Afrique de l’Est), des membres africains du Conseil de sécurité des Nations unies, de la troïka et du Président de la Commission de l’UA.

Suspicions

La décision est motivée par les suspicions des dirigeants africains sur la sincérité des résultats rendus publics. Le communiqué ayant sanctionné cette rencontre affirme que « les chefs d’État et de gouvernement présents ont exprimé leurs sérieux doutes quant à la conformité des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante ».

Le premier à en faire cas est Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’UA. En ouvrant les travaux, il déclare dans sa communication préliminaire « Même si jusqu’ici la situation sur le terrain reste fort heureusement globalement calme, il n’en reste pas moins qu’elle demeure hautement préoccupante. Pour parler franchement, de sérieux doutes sur la conformité des résultats proclamés persistent et ne cessent de hanter les esprits des congolais et de leurs frères et amis à travers le monde ».

Les suspicions de l’Union africaine s’appuient sur le rapport sa mission d’observation dirigée par l’ex président malien par interim Diouconda Traoré. Ces suspicions ont sans doute été exacerbées par les fuites attribuées à la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et à l’équipe de la coalition Lamuka dirigée par l’opposant donné perdant Martin Fayulu. Ces fuites portent sur des compilations des résultats et donnent la coalition Lamuka pour vainqueur.

 Jeu d’intérêts et d’influence

Bien avant en matinée, la SADC (communauté de développement de l’Afrique australe) avait tenu une réunion consultative sur le sujet. Au terme de laquelle l’organisation félicitait Joseph Kabila pour son leadership et la CENI pour la réussite dans l’organisation des élections malgré des obstacles et facteurs nuisibles. L’organisation a ensuite appelé les acteurs « au calme » et au respect des lois. Quant à la communauté internationale, « le Sommet demande instamment de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale » de la RDC.

Un revirement dû à l’entrée en scène de certains acteurs. Le 13 janvier dernier, Edgar Lungu, président zambien à la tête de l’organe chargé de la politique, de la défense et de la sécurité au sein de la SADC avait pris un communiqué pour le compte de l’organisation. La SADC préconisait ainsi un règlement politique négocié passant par un « un recomptage public des voix et la formation d’un gouvernement d’union nationale ».

 C’était visiblement sans consultation des poids lourds de l’organisation tels que l’Afrique du Sud qui dès la publication des résultats provisoires a félicité les organisateurs, les vainqueurs et le président numériquement déclaré élu. Appelant déjà au respect des efforts de la RDC. La position de l’Angola ne s’en écarte d’ailleurs pas.

Zacharie Roger Mbarga

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