Dans un communiqué publié le 12 décembre dernier, le secrétaire général de la Fecatennis déconstruit les arguments mobilisés par la commission électorale dirigée par le magistrat à la retraite Jean Pierre Mvondo Evezo’o. Malgré la pertinence et l’épaisseur des dispositions statutaires et réglementaires convoquées par Jean Marc Njike, le secrétaire général de cette institution, la commission s’arcboute sur ses arguties pour faire prospérer la déraison dans ce processus électoral.
« Le président de la commission électorale indépendante de la Fédération camerounaise de tennis vient de prendre connaissance d’un communiqué signé du secrétaire général de la fédération camerounaise de tennis en date du 12 novembre 2022, en réaction au communiqué final de la séance de travail de la commission électorale en date du 7b décembre 2022. Il note avec beaucoup de regrets, la légèreté de la démarche et l’inconsistance des arguments employés par ce responsable fédéral, au-delà de l’inconfort qui est le sien pour ce qui est de la maîtrise des règles organisationnelles », c’est par ces mots que la commission dirigée par le magistrat à la retraite, Jean Pierre Mvondo Evezo’o engage son opération de déconstruction du communiqué publié hier par le secrétaire général de la fecatennis, Jean Marc Njike. Sauf que cette tentative de déconstruction pèche sur le plan de sa vacuité juridique.
En effet, le secrétaire général de la Fecatennis ne manque pas de méthode et de pertinence dans sa remise en cause des arguments mobilisés par la commission électorale dans son communiqué du 7 décembre dernier. Avec des arguments de droit, Jean Marc Njike démonte une à une les décisions prises par la commission Mvondo Evezo’o et relatives à l’annulation des élections organisées dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, du Nord-ouest et du Sud-Ouest, celle qui limite la convocation des délégués de clubs des régions sus évoquées à une portion congrue et celle qui porte convocation de l’assemblée générale le 17 décembre prochain.
Pour ce qui est de l’annulation des élections dans les zones anglophone et septentrionale, le secrétaire général rappelle que les élections dans ces régions ont été organisées sous la supervision d’un représentant de la commission électorale et en présence des représentants locaux du Minsep. Une décision d’annulation de la commission électorale qui est en déphasage avec l’article 13 des statuts de la fédération camerounaise de tennis. Pour ce qui est de la limitation des délégués invités à l’assemblée générale élective, Jean Marc Njike dénonce cette décision car elle discrimine des clubs pourtant affiliés et à jour de leurs engagements. Au-delà des décisions sus évoquées, la commission électorale de la Fecatennis a pris sur elle de décider de la date de tenue de l’assemblée générale élective. Une prérogative exclusive du président de la Fecatennis et des 2/3 des membres de l’assemblée générale ou du conseil d’administration suivant les dispositions des articles 18 et 34 alinéa 3 des statuts.
Par conséquent, le secrétaire général invite la commission électorale indépendante de la Fecatennis à se limiter à son rôle et missions tels que prévus par le code électoral notamment l’organisation et la supervision du processus électoral suivant les articles 15 et 18 de code. En sus, il recommande à la commission d’observer une attitude d’impartialité et de responsabilité pour tous les acteurs soient de manière équitable aux mêmes dispositions statutaires et réglementaires.
Malgré la pertinence des arguments évoqués supra, la commission électorale s’entête et veut procéder par un tour de force pour imposer ses arguments que certains qualifient d’ « arguties » dans la mesure où ils ne sont soutenus par les dispositions statutaires ou réglementaires. « Le président de la commission électorale indépendante dit le communiqué du secrétaire général de la Fecatennis nul et de nul effet en ses dispositions, du fait du défaut de qualité (…) Il dit confirmées et définitives à l’assemblée générale de la fédération camerounaise de tennis, les décisions prises par la commission électorale lors de sa séance du 7 décembre 2022 », rappelle Mvondo Evezo’o à la fin du communiqué.
Une attitude de défiance de la commission qui tranche avec la bio-trace de son président. Jean Pierre Mvondo Evezo’o est un magistrat à la retraite qui a occupé de hautes responsabilités dans l’administration judiciaire. Il a été procureur de la cour d’appel du centre, directeur des affaires pénales et des grâces du ministère de la Justice et conseiller à la cour suprême. Depuis le mois de juin dernier, ce haut magistrat est président du conseil d’administration de la jeune université d’Ebolowa. Tous les regards restent tournés vers le ministre de l’Education physique et sportive, Narcisse Mouelle Kombi, pour lui faire entendre raison au mieux du tennis camerounais.
Rémy Biniou