«Élection volée» : De loin, les Africains observent l’oncle Sam

Face à la l’emballement des calculettes utilisées pour l’élection présidentielle américaine, quelques citoyens du continent excellent dans la dérision.

Donald Trump, mauvais perdant

«Élection volée aux États-Unis»? Installée en grand format au coin des débats politiques dans le monde entier, la question tape à la porte des commentaires en Afrique. «Élection volée ou victoire volée, chez nous où le logiciel démocratique se plante à chaque scrutin, c’est une vieille anthologie», s’amuse Koye Dourang. S’il chantonne la possibilité de voir le pays de l’Oncle Sam «incapable de maitriser sa démocratie», le Tchadien fait un constat désespérant: «avec cette élection, on voit bien le président sortant qui s’agite sous le soleil brulant comme une tortue obèse sur le dos». Allusion faite à Donald Trump accusant son adversaire Joe Biden de «voler l’élection» via des votes illégaux. À ce sujet justement, les langues fourchent. «Ça s’appelle l’arroseur arrosé», lance tout sourire le Guinéen Bali Diallo.

Il dit ne pas comprendre que «ce qui fait l’ADN des élections présidentielles en Afrique mette aussi les États-Unis dans une telle panade». Dans une vision qui ne manque pas de se combiner à des références fréquentes aux actualités électorales à travers le continent, Koye Dourang fait en même temps le procès d’«une démocratie disposant de tous les moyens logistiques et des administrateurs des élections auto-proclamés intègres». «Ce qui se passe aux États-Unis laisse penser que les abus et les irrégularités en matière électorale restent fermement d’actualité partout dans le monde et que certainement, c’est là où l’Afrique inspire les démocraties dites grandes», valide le Tchadien.

Tentant de reconfigurer l’expression à l’aune des situations souvent vécues sur le continent, Paulin N’guessan pose l’hypothèse que le duel entre Donald Trump et Joe Biden pourrait ne pas faire avancer le corpus démocratique en Afrique. «Ceux qui s’accrochent au pouvoir disposent là d’une belle excuse pour bidouiller le vote en leur faveur, en prétextant que même aux États-Unis, le décompte des votes n’est pas une chose aisée», avance l’Ivoirien.

Jean-René Meva’a Amougou

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