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Élection à l’Ordre national des médecins du Cameroun : programmée sur ordonnance… Une fois de plus

Entre une dénonciation d’un débat pris en otage par quelques groupuscules et la condamnation du bureau sortant, le gouvernement entend opérer sans anesthésie pour rétablir l’ordre au sein de l’ONMC.

 

Selon un communiqué signé le 29 novembre dernier par Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsanté), une assemblée générale élective de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) va se tenir le 29 décembre prochain à Yaoundé. À en croire la cellule de communication du Minsanté, « c’est un agenda qui engage tous les médecins régulièrement inscrits dans l’Ordre, eu raisonnée aux enjeux portés par le vote du président de l’Assemblée générale de l’Ordre, celui des membres de la Chambre de discipline, de la Chambre d’appel, les commissaires aux comptes, des membres du Conseil de l’Ordre et surtout celui du président de cet ordre ».

« Soin »
D’après plusieurs sources internes à l’ONMC, la démarche du Minsanté est au service d’une cause : « soigner le désordre qui gangrène l’Ordre des médecins exerçant au Cameroun ». Pour bien la comprendre, cette démarche repose sur un changement d’échelle après les assemblées générales électives avortées des 19 avril et 13 mai 2022. Ainsi, dans son libellé, le communiqué de Manouada Malachie mobilise fortement le thème de la reconstruction de l’ONMC . Dans son fond, le discours de la tutelle entend procéder à un effacement de la conflictualité parmi les membres, c’est-à-dire à une opération de lissage d’éléments dissonants afin de rechercher une cohérence. «Lorsque pour une cause que celle prévue à l’article 9, alinéa 3 du présent décret, les Organes de l’Ordre sont défaillants ou se trouvent dans l’empêchement de siéger ou de fonctionner, le Ministre de la Santé publique peut prendre toutes les mesures des conservatoires de la nature à faire cesser la défaillance, à rétablir le bon fonctionnement des organes en cause ou à, assurer une saine application de la loi n°90-036 du 10 aout 1990 précitée et ses textes d’application», précise ledit article. Sauf que, « le ministre doit faire constater cette défaillance par un tribunal administratif », rétorque un autre médecin.

Bureaux
Il est donc clair que, parmi les toubibs, les traits déterminants et les plus évoqués portent sur « l’intrusion systématique de la tutelle dans les affaires de l’Ordre ». Selon nos informations, un camp a pris acte de la volonté du gouvernement d’asseoir la paix entre les membres de l’ONMC. Un autre camp estime que la sincérité du Minsanté a été mise en doute par une «tendance systématique à placer les siens». « Nous sommes pris en étau entre les authentiques réactionnaires, pour qui la détestation de la tutelle relève du bons sens, et les loyalistes pour qui la cohérence au sein de l’ONMC ne passera jamais par la complaisance envers le contraire de la paix. C’est tout cela qui justifie l’avortement de l’AGE du 19 avril 2022 pour quorum non atteint. À peine 165 médecins avaient répondu à l’appel de Guy Sandjon sur les 10 432 médecins qui étaient attendus. Or, il fallait donc au minimum 6 790 membres de l’ONMC», souffle un médecin proche de la commission électorale.

Il est à relever que cet imbroglio apparaît dans un contexte marqué par le retrait annoncé de Guy Sandjon, le président sortant dont le mandat a expiré depuis le 21 mars dernier. Pour le moment, aucun nom n’est enregistré comme candidat à sa succession au cours de l’AG annoncée en fin d’année.

Jean-René Meva’a Amougou

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