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Elecam: Péril sur l’organisation matérielle des prochains scrutins

Comprendre les tenants et les aboutissants du limogeage de Babale Abdoulaye

On dira «Babalegate» si on s’inscrit dans l’univers de référence culturel américain. Il a suffi que les faits soient choquants, la défense inexistante et l’image de l’institution passablement écornée, pour que Paul Biya se décide de frapper du point sur la table. De bonnes sources, ce ne serait plus qu’une question de temps.

L’enjeu est évident: il s’agit pour le président de la République de ne pas hypothéquer la tenue, dans les délais, des différents scrutins restant en cette année électorale: municipales, législatives et présidentielle. «C’est, indiquent nos sources, le seul acte souverain capable de clore la polémique et éteindre l’incendie au sein de la classe politique».

Glissement de confiance évident

Et si les faits sont à peu près clairs pour tout le monde et que l’indice de tolérance vis-à-vis de Abdoulaye Babale s’est affaissé aujourd’hui, c’est que la présidence de la République a longtemps opté pour le principe de précaution. A en croire certaines informations, les frasques managériales de l’ancien ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat (dont l’épouse est par ailleurs chargée de mission au secrétariat général de la présidence de la République) ont été portées à la connaissance  de Ferdinand Ngoh Ngoh en début de cette année.

L’on apprend par exemple que les modalités d’achat (sur ordre de Abdoulaye Babale) du matériel électoral pour environ 03 milliards de francs CFA en Chine sont floues. Au cours d’une réunion à la présidence de la République, autour de Ferdinand Ngoh Ngoh, avec pour participants René Emmanuel Sadi (alors ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation) et Enow Abrahams Egbe, le directeur général de Elecam annonce que l’acquisition du futur matériel électoral a été faite «sur fonds privés».

Au sortir de cette réunion avec le secrétaire général de la présidence de la République, il avait été demandé à Abdoulaye Babale de régulariser  les cotisations des employés de Elecam à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale) et de liquider les primes de ces derniers pour le compte des sénatoriales du 25 mars 2018. Autre sommation: l’urgence de la sécurisation du fichier électoral.

Nos sources soulignent que l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique aurait refusé  de s’exécuter, minorant même les instructions présidentielles. On se souvient que dans un courrier adressé le 18 mai au chef de l’Etat, un collectif d’employés d’Elecam avait accusé M. Babale d’avoir détourné 2,76 milliards de francs CFA de l’organe électoral.

Ras-le-bol

Selon une note interne obtenue par Intégration, le conseil électoral de Elecam a désavoué son directeur pour «gestion opaque et calamiteuse des ressources humaines, matérielles et financières de la structure et «d’absences répétées». «Le Conseil électoral a pris une résolution constatant la faute lourde de M. Abdoulaye Babale, directeur général des élections», indique la note datée du même jour. Selon ladite  note interne, le Conseil électoral pointe «une situation très peu satisfaisante d’Elecam au regard du climat délétère marqué par la démotivation généralisée des personnels à la veille des échéances électorales imminentes».

Jean-René Meva’a Amougou

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