Égalité homme/femme : le Ceides scrute derrière les manies et les phobies

Le think tank a organisé un grand moment de discussion pour mettre à nu quelques tendances intellectuelles et sociétales en matière de représentations de la gent féminine à travers le monde. 

Une vue du panneau pendant la conférence

La question du genre, voilà qui, du point de vue de l’analyse économique, apparaît hors de propos. Si les pouvoirs publics se préoccupent de la place occupée par les femmes sur le marché du travail, comme en témoigne le nombre important de rapports officiels, ou encore la nouvelle loi sur l’égalité professionnelle, les pratiques en matière de politiques économiques ne contrôlent pas toujours. Ce silence constitue en effet un excellent révélateur de la place accordée à cette question par le Centre africain d’études internationales, diplomatiques, économiques et stratégiques (CEIDES). À Yaoundé, ce 28 mars 2023, le think tank anime une conférence articulée sur le thème « L’égalité femmes/hommes dans les relations internationales : pratiques et engagements ».

Selon le Dr Thérèse Azeng (Chercheure senior au Ceides), si le constat sur les inégalités est désormais acquis, Le genre est dans un angle mort qui échappe à l’univers de l’économiste. « Les organisations sociales apparaissent fallacieusement comme des univers étrangers aux questions de rapport de genre. Pourtant, les faits démentent cette perception : les postes de pouvoir sont occupés par des hommes, malgré la croissance de l’activité féminine. Alors, tout reste à faire pour en démonter les mécanismes », suggère l’universitaire.

En raison de son ancrage et de ses objectifs internationaux, Onu-Femmes promet l’idée selon laquelle l’égalité des sexes n’est pas seulement un droit fondamental à la personne, elle est aussi un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable. C’est ce que démontre le Dr Ordy Betga Mbofung. D’après la politologue-chercheure au Ceides, « De nombreux engagements internationaux favorisent l’autonomisation économique des femmes, notamment le Programme d’action de Pékin, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et une série de conventions relatives à l’égalité des sexes adoptées par l’Organisation internationale du travail ». Pour Dr Ordy Betga Mbofung,

D’après Dr Félicité Manga Eyenga, c’est prévu la même chose pour l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie). Cet exemple, décrit l’internationaliste et chercheuse au Ceides, déploie des efforts en faveur de la réduction des inégalités de genre dans ses différents domaines d’intervention au sein de l’espace francophone. « Pour l’OIF, il ne saurait y avoir de citoyens de seconde catégorie. Aux côtés des hommes, les femmes sont non seulement les actrices du développement, mais elles sont aussi les créatrices, les productrices et les réalisatrices du changement », résume Dr Félicité Manga Eyenga.

Invité spécial à la conférence, l’ambassadeur du Royaume d’Espagne au Cameroun, SE Ignacio Garcia Lumbreras a choisi de parler de l’approche genre dans son pays. À en croire le diplomate espagnol, depuis 2021, Madrid a défini une politique étrangère baptisée « politique féministe ». « La décision d’évoluer vers une politique étrangère féministe découle du leadership assumé par l’Espagne au plus haut niveau ces dernières années, mais aussi d’une ferme engagement politique pour progresser vers la réalisation de l’Agenda 2030 et de ses objectifs de développement durable (ODD) », démontre SE Ignacio Garcia Lumbreras. Et ce dernier d’insister : « Notre pays est également devenu une référence au niveau international, de par son cadre normatif et ses politiques publiques, dans des domaines comme la lutte contre la violence fondée sur le genre,

Jean-René Meva’a Amougou

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