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École primaire publique: à l’image d’une jungle

Au Cameroun, élèves et enseignants ont repris le chemin de l’école depuis le 4 septembre dernier. Partout, l’on parle de la rentrée scolaire. Bonne occasion pour réunir quelques réflexions sur ce thème, tout en réinvestissant des sujets actuels et leurs implications. Autant le dire d’emblée : comme chaque année, la rentrée scolaire cristallise des enjeux de plus en plus resserrés autour du mythe de la gratuité de l’école. Ce mythe-là a vieilli. Cette année encore, les familles ont l’occasion de s’en rendre compte. Sous leurs yeux, une seule évidence : un mensonge est là, il existe, se dresse comme une cathédrale, et tout ce qu’on peut en dire ne parvenir pas à le diminuer. L’intensité dramatique associée à cette réalité n’en finit pas d’offrir un panel de mises en représentations de la posture du gouvernement qui,

C’est que, au Cameroun, l’école à des logiques. Il y en a qui sous-tendent à la fois les annonces gouvernementales et les pratiques de la chaîne d’acteurs sur le terrain. Ces logiques-là sont empreintes de tout un environnement prescriptif propre et à même de délivrer un répertoire de normes variées. En fait, le marché de l’école publique au Cameroun est davantage un échiquier non homogène, un univers plus ou moins hiérarchisé marqué par des polarités légitimes et illégitimes. À l’image de la jungle, les établissements publics comportent leurs dominants et leurs dominés, leurs conservateurs et leur avant-garde, leurs clans et leurs mécanismes de reproduction. À ce sujet, il n’y a qu’à observer les «normes» dans les établissements scolaires publics où, chaque école primaire publique est un collectif organisé par des règles peu négociables, donnant en effet, l’opportunité de saisir la variabilité des pratiques imposées par les dirigeants. Entre temps, les parents évoquent ou écoutent les angoisses auxquelles ils sont sujets. Malgré les coûts exorbitants d’une place dans une école primaire publique, ces parents-là font seulement preuve d’une conscience aigüe de la nécessité de garder la face et de conserver une maîtrise de soi propice à l’exercice du métier de parents d ‘élève.

Ou, depuis l’annonce du chef de l’État à la jeunesse le 10 février 2000 sur la gratuité de l’enseignement primaire au Cameroun, les lignes d’observations et argumentatives développées par les directeurs d’écoles primaires publiques, par exemple, révèlent combien le discours sur la gratuité de l’école demeure modeste tant sur le fond qu’à propos de la procédure de mise en œuvre. Ils soulignent les mécanismes de résistance et notamment les controverses apparues dans ce processus. Selon eux, le manque de matériel didactique couplé au déficit d’enseignants se présente comme un outil de légitimation du paiement. À partir de quoi s’entrelacent des jeux complexes de contraintes managériales et d’opportunités financières qui obligent les directeurs d’écoles primaires publiques à des adaptations constantes. Et dans ce cas,

Jean-René Meva’a Amougou

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