Recherchés pour la solidité, ils essaient de se frayer un chemin dans un environnement où les lampadaires importés dominent le marché à Yaoundé.
Les lampadaires importés connaissent un véritable boom dans la capitale camerounaise. Dans les rues de la capitale camerounaise, ils éclairent les routes et autres artères de la ville aux sept collines. Même les particuliers les utilisent dans leurs domiciles. Appelé lampadaires Led parce qu’ils éclairent plus et consomment moins d’énergie, ils fonctionnent soit au courant électrique, soit à l’énergie solaire et ils proviennent de la Chine, la Turquie ou Dubaï.
Mais, à côté de ces lampadaires importés, l’on voit certains Camerounais s’investir dans ce secteur. Ils veulent aussi leur part de gâteau. «Les lampadaires se vendent, qu’ils soient importés ou fabriqués localement», déclare le gestionnaire d’une quincaillerie à Odza dans le sud de la capitale.
Processus
Donald, ferrailleur, fraîchement venu du Nord-Ouest tient son atelier au quartier Meyo (Yaoundé 4). En dehors des portes et fenêtres, il confectionne également les lampadaires. Il faut passer la commande et débourser 15 000 FCFA pour qu’il fabrique un lampadaire à ta convenance. «Quand tu passes ta commande, tu me dis la forme qui te convient. D’autres apportent le catalogue ou une photo et je te sors le lampadaire», démontre-t-il. Il se vante et démontre l’avantage des lampadaires locaux. Selon lui, ces lampadaires sont plus solides par rapport aux importés grâce au matériel. «Le matériel utilisé est adapté à notre milieu, alors que les importés ne résistent pas au climat d’ici, ils sont seulement beaux à voir», dit-il.
Plus encore, le la confection est facile. Dans son atelier, des bassines en inox sont empilées dans un coin. Il dit les acheter à 500 FCFA l’unité, et il suffit simplement de faire un simple trou permettant d’installer la douille et autre file. Les manches sont des déchets de tubes ronds en métal issus de la confection des portes et portails métalliques. Ils reçoivent et protègent le dispositif électrique, notamment les files de courant et la boîte d’alimentation. Pas besoin de beaucoup de force pour les tordre et leur donner une forme. Le processus de fabrication démontre que Donald n’a pas besoin d’un matériel important, «tout le monde peut fabriquer le lampadaire. Tu cherches seulement un électricien pour placer le dispositif», révèle l’artisan. La gamme est variée. On a les lampadaires ronds, ovales, rectangulaires ou carré.
Joseph Fotsing a des prises de bec avec un de ses clients. Il ne livre pas le travail à temps et cette situation crée des tensions entre Joseph et le vendeur de lampes. De quoi il est question? Joseph a une spécificité, prendre les lampadaires importés et poser un dispositif avec le matériel local. Cet alliage permet de rendre plus solides les lampadaires importés. Ils possèdent un système électrique plus performant, «les lampes et les dispositifs informatiques des lampadaires importés sont plus sophistiqués. Nos coques sont aussi plus solides. Je trouve toujours un moyen pour mettre une coque au-dessus et là, les pluies et le vent détruisent difficilement le lampadaire». Le vendeur dit avoir convaincu un de ses clients d’ajouter un dispositif local, afin d’avoir les lampadaires plus solides. Un business qu’il sous-traite à Joseph Fotsing. «Le monsieur m’a donné ces 10 lampadaires et il n’à pas discuté le prix fixé par Joseph: 10 000 FCFA pour le renforcement des lampadaires. Aujourd’hui, il ne livre pas après 5 jours de la date qu’il a fixée. Je ne veux pas perdre la confiance d’un client pareil», s’alarme le vendeur.
AGB