Les échanges commerciaux en Afrique centrale au rythme du Cameroun

Pour se protéger contre la pandémie de Covid-19, les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont opté pour la fermeture de leurs frontières.

Mais le Cameroun, pays pivot de l’Afrique centrale, s’est finalement ravisé. La déclaration du Premier ministre camerounais à Yaoundé, le 18 mars dernier, est claire à ce sujet. Ainsi, en dépit des restrictions à la libre circulation des personnes, édictée le 17 mars dernier, «les échanges commerciaux avec l’étranger vont se poursuivre avec l’ensemble des États de la CEMAC, en particulier avec le Tchad et la République centrafricaine», a indiqué Joseph Dion Ngute. C’était à l’issue d’une concertation interministérielle restreinte tenue sous haute instruction de Paul Biya, chef de l’État camerounais, par ailleurs président en exercice de la CEMAC.

Toute de même, le transport des marchandises se fera «sans préjudice du contrôle sanitaire des conducteurs (et ce) sur une durée de quinze jours renouvelables en cas de nécessité», a tenu à le rappeler le Premier ministre, chef du gouvernement. Par ailleurs, les Cargos étaient déjà exclus des mesures de fermeture des frontières. À plusieurs titres, la décision des autorités camerounaises est salutaire.

Elle permet en réalité aux pays de la CEMAC n’ayant pas d’accès à la mer d’éviter une brusque rupture dans leur chaîne d’approvisionnement à partir du Cameroun. Mais cette décision est également un écho favorable au plaidoyer du président de la Commission de la CEMAC. Dans un communiqué signé le 18 mars dernier à Malabo, le Pr Daniel Ona Ondo recommandait en effet «la circulation sans entraves des biens afin de garantir les approvisionnements en médicaments, notamment».

Le Cameroun apparaît en tout cas comme le principal animateur des échanges commerciaux en Afrique centrale, ce que confirme d’ailleurs la Banque africaine de développement (BAD). Dans son récent rapport sur les perspectives économiques en Afrique en 2020, la BAD indique en effet que «sur la période 2014-2017, la part totale du Cameroun dans les échanges intracommunautaires a atteint 24,7%, grâce à la relative diversification de son économie et à l’existence de corridors routiers avec tous les pays de la CEMAC et le Nigéria».

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

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