ACTUALITÉINTÉGRATION NATIONALE

Double scrutin du 9 février 2020 : Le crochet adroit du RDPC balaie le SDF dans le NOSO

En attendant que les tribunaux administratifs et le conseil constitutionnel vident les contentieux post-électoraux, les résultats obtenus par le parti politique de Paul Biya viennent mettre fin au long leadership du Social Democratic Front (Sdf) en zone anglophone.

Les indicateurs sont expressifs. Au lendemain du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020, le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) a repris des couleurs dans le Nord-Ouest. Le parti de Paul Biya est allé dans une dynamique de victoire dans la région. Bilan : trente- trois (33) des trente-quatre (34) communes et dix-huit des vingt sièges de député à la chambre basse du parlement dans la région du Nord-ouest. Seule la mairie de Bamenda 3e a pu résister au « tsunami Rdpciste » dans cette région.

Dans la région du Sud-ouest, le Rdpc s’est accaparé les trente une communes et les quinze sièges de députés. Lors de la dernière mandature le Sdf avait trois municipalités dans le Sud-ouest ( Tiko, Kumba I et II) contre 28 pour le Rdpc. Et un seul siège de député pour le Sdf contre quatorze pour le Rdpc.

Ici, ceux qui ont battu campagne pour le parti au pouvoir utilisent le même adjectif : «rude refondation du logiciel». Sous-entendu le soulagement. En tout cas, ils sont convaincus d’avoir mené une belle campagne. Ils sont persuadés d’avoir semé des thèmes qui demain permettront une bien meilleure récolte dans cette région considérée depuis l’avènement du multipartisme comme fief du Social Democratic Front (Sdf).

Déchéance
Cette année, le parti de Ni John Fru Ndi erre comme un canard déboussolé. Dans les deux régions anglophones du pays, il a perdu le leadership politique bien qu’ayant remporté la première phase de la bataille pré-électorale contre le RDPC devant le conseil constitutionnel, en réussissant l’exploit de l’éliminer juridiquement aux législatives dans certaines circonscriptions. Les projections de ses candidats, calquées sur les acquis électoraux antérieurs, n’ont pas été réalisées. Et du coup, il y a comme une levée de boucliers sur l’élite du RDPC et sur Elecam.

Peu avant le scrutin, John Fru Ndi n’était pas allé du dos de la cuillère laissant entendre que les enlèvements des candidats du SDF par des présumés séparatistes étaient montés de toute pièce par le RDPC afin de faire peur et partant pousser les candidats de son parti à jeter l’éponge de la participation au scrutin et les militants à ne pas se rendre aux urnes accomplir leur devoir civique. On se souvient que l’épouse du frère cadet du chairman, par ailleurs deuxième adjoint au maire de la commune de Bamenda 2e et 19 conseillers municipaux, tous du SDF, avaient été enlevés quelques semaines avant le démarrage de la campagne. Par conséquent, on n’a pas vu le parti de la balance sur le terrain de la campagne électorale dans cette région.

Le Sdf accuse également Elecam. Bourrage des urnes et éloignement des bureaux de vote sont les charges que le parti tient contre l’institution chargée d’organiser et de contrôler les opérations électorales au Cameroun.

En attendant que le conseil constitutionnel vide le contentieux à Fako-Est où Fritz Ngeka Etoke tête de liste Sdf aux législatives (transfuge député Rdpc lors de la dernière mandature ) conteste la victoire du Rdpc lors du scrutin du 9 février, le parti au pouvoir est désormais le seul cop dans la basse-cour du Sud-ouest.

Zéphyrin Fotso Kamga

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *