Pour attendre la nouvelle année, nombre d’habitants de la capitale économique ont bravé les difficultés financières et investi bistrots et autres boites de nuit.
Des feux d’artifice explosent dans le ciel de la métropole économique du Cameroun. Il est un peu plus de 20h30 ce 31 décembre 2017. Le traditionnel discours du chef de l’État camerounais, Paul Biya à la nation, vient juste de s’achever. Il n’a pas été suivi par beaucoup de personnes de Douala 2e. Encore moins dans les bistrots du carrefour Shell New-Bell. Dans ce coin «show», on n’est pas en phase avec l’adresse du président de la République. Ce soir, les lieux accueillent tranquillement un grand nombre de personnes, comme tous les jours depuis plusieurs semaines déjà.
Le nombre de clients des snack-bars a augmenté cette fin d’année 2017. Les bières et les brochettes de viande de bœuf circulent sur toutes les tables. Les serveuses font du mieux qu’elles peuvent pour satisfaire tous les clients. La demande est de plus en plus forte. Même les vendeurs de viande à la braise «Soya», mouillent également le maillot.
La ville brille de mille feux
Toujours dans ce même coin du deuxième arrondissement de Douala, la Communauté urbaine a embelli plusieurs poteaux électriques avec des jeux de lumières multicolores pour que la ville rayonne en cette période festive. Le pari est tenu jusqu’au lieu-dit «Douche» à Akwa. Le seul parc d’attraction des lieux fait foule. Autour des jeux de lumière et sapins, plusieurs familles immortalisent ces moments inoubliables. «Quand le Seigneur vous permet de voir la nouvelle année, après tant d’obstacles, il faut célébrer ça jusqu’au matin», explique Steve Atangana, sur le chemin de l’église pour rendre gloire à Dieu.
Dans les coins «show», comme au lieu-dit «Carrefour sénégalais» à Ngangue, les bars vibrent le long des trottoirs. Ici, les «DJ» poussent les anciens succès à fond. Main dans la main, les vieux couples, esquissent quelques pas de danse sur la chanson «Ami O» de l’artiste musicienne Bébé Manga, décédée le 1er juillet 2011. Au même moment, un peu plus loin, une boite de nuit pour adolescents joue les musiques urbaines à la mode. «Pour entrer, il faut débourser 500 francs CFA», apprend le jeune homme qui filtre les entrées.
Mais tout le monde n’est pas de la fête. «Papa a refusé qu’on ne parte pas au boum show. Il dit qu’il y a des mauvaises choses là-bas», informe toute triste Mavie Assogo, âgée de 13 ans, en classe de 5e. En accord avec son petit frère de 11 ans en classe de 6e, ils ont choisi de ne pas désobéir à leur père. Tous deux ont pourtant obtenu des bonnes notes au premier trimestre. Toutefois, ils peuvent jouer sur la véranda du domicile familial avec leurs amis. Dans la même mouvance, plusieurs personnes optent pour les lieux de prière. Ils y resteront jusqu’au petit matin.
Didier Ndengue