Diplomation à l’Université panafricaine : cérémonie académique à gros enjeu diplomatique à Yaoundé

 

Jacques Fame Ndongo posant avec une lauréate.

La tonalité des discours prononcés le 31 mars 2018 à cette occasion a trahi la volonté des autorités camerounaises de célébrer leurs victoires sur certains pays africains.

 

C’est un secret de polichinelle. La 3ème promotion de l’Institut Gouvernance, Humanités et Sciences sociales de l’Université panafricaine a été adoubée le 31 mars 2018 au palais des Congrès de Yaoundé. A l’honneur cette année, quarante-neuf lauréats. Ils sont majoritairement issus du master en Gouvernance et intégration régionale (soit 38 étudiants, 14 femmes et 24 hommes). Dans l’effectif restant (04 femmes et 07 hommes), chacun a obtenu un master en Traduction et interprétation de conférence. Les heureux impétrants sont originaires de 22 pays membres de l’UA (Union Africaine) (Nigéria, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Ethiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Libéria, Mali, Mozambique, Ouganda, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Tanzanie, Tchad). Tantoh Neh Sheila) est le major de la promotion baptisée «Emergence de l’Afrique». Cette Camerounaise, apprend-on, a obtenu une moyenne de 17,54/20 (moyenne supérieure à celles des majors des deux premières cuvées, 17,14 et 17, 22 respectivement).

 

Volonté de prouver

Le travail par genre révèle que cette 3ème promotion a été «dominée» par les dames. Présentée ainsi, la cérémonie de diplomation de samedi dernier au palais des Congrès de Yaoundé était parée des atours académiques. Sauf que les officiels, dans leurs différentes prises de parole, ont tramé celles-ci dans un phrasé à forte teneur diplomatique. Pour le Pr Jacques Fame Ndongo, «la cérémonie du jour prouve tout l’intérêt que le Cameroun accorde au projet de l’Université panafricaine». Le ministre de l’Enseignement supérieur est d’ailleurs plus direct. Il pointe que «remporter le siège de l’université panafricaine face à la Tunisie, après avoir gagné celui de l’Institut de Gouvernance, Humanités et Sciences sociales face au Gabon, a été une double victoire sur le plan de la diplomatie universitaire». Sur la même veine, le Pr Joseph Vincent Ntuda Ebodé, le directeur par intérim du pôle, affirme que «il est question pour le gouvernement camerounais d’offrir à cette 3ème promotion une cérémonie inoubliable et de prouver aux autorités diplomatiques et académiques des pays membres de l’UA qu’ils mérite toute la confiance placée en lui pour abriter cet institut». A croire que la question n’est pas d’abord académique mais politico-diplomatique et cela ne date pas d’aujourd’hui.

 

Jean-René Meva’a Amougou

 

 

 

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