Diaspora et co-développement au Cameroun

La nécessité d’une exploitation du capital humain pour rebooster et soutenir la croissance économique et le développement.

 

Selon l’OIM, la diaspora désigne «les migrants ou les descendants des migrants dont l’identité et le sentiment d’appartenance ont été façonnés par leurs expériences migratoires et leur parcours» (OIM, État de la migration dans le monde 2018; p335). Ces derniers sont considérés parfois comme des expatriés ou des communautés transnationales, pouvant jouer un rôle important dans la mise à profit des avantages de la diaspora en matière de développement.

Depuis 1990, les pays africains ont mis sur pied de vastes programmes visant à favoriser les rapports avec les membres de la diaspora.

Le Cameroun est engagé dans un ambitieux programme en vue de l’émergence économique à l’horizon 2035. Le président de la République, S.E.M Paul Biya, a transformé le Cameroun en chantier d’émergence, c’est-à-dire «en un pays qui crée des richesses et les redistribue de manière équitable; en un pays qui offre à tous des opportunités égales d’épanouissement; en un pays à la croissance forte et durable; en un pays à la sécurité alimentaire renforcée, bref en un pays du bonheur de tous et de chacun». Pour atteindre ces objectifs, un engagement sans faille et sans réserve de tous, Camerounais de l’intérieur et de l’extérieur, est importante. D’où la nécessité d’une diaspora camerounaise capable d’impacter sur le développement du Cameroun. La diaspora camerounaise s’entend comme l’ensemble des nationaux dispersés à travers le monde et qui, pour des raisons politiques, économiques ou sociales gardent des liens avec la terre natale.

Le Cameroun, selon la Banque mondiale connait des problèmes de gouvernance qui freinent son développement. Ce constat nous amène à nous interroger sur la capacité des autorités camerounaises à exploiter son capital humain à la diaspora pour rebooster et soutenir la croissance économique et le développement.

La trace visible du rejet de la diaspora camerounaise dans les faits peut s’observer dans la non reconnaissance de la double nationalité, malgré des promesses faites par le chef de l’État. C’est également le constat de la faible participation de la diaspora lors des élections nationales. Le gouvernement a lié la qualité d’électeur à la possession de la nationalité camerounaise.

Pourtant il existe une volonté pour les expatriés de contribuer au développement du Cameroun. Elle se manifeste à travers des regroupements des Camerounais à l’étranger. Ceux-ci sont liés par des sentiments d’appartenance. Un passé commun qui est une forme de nostalgie, la puissance de l’affectif, la question du devoir, bref un sentiment de responsabilité.

Il serait donc raisonnable de faire confiance à cette diaspora positive, en créant soit un département au ministère des Relations extérieures chargés de la diaspora ou un ministère pour prendre en compte ces Camerounais de l’extérieur, car celle-ci peut relever et permettre au Cameroun de se développer.

Ariel Christian Menye Noah
Ph/d en science politique

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