Cette technologie était au centre des débats le 6 décembre dernier, à l’école des Sciences et Technologies de l’information et de la Communication (Esstic).
«Regardez comme nos jeunes souffrent dans la rue pour creuser des rigoles pour faire passer des câbles de courant. Mais c’est un scandale ! Sous le soleil et sous la pluie, on creuse des rigoles qui sont bouchées le lendemain parce qu’il pleut et on recommence le troisième jour pour enlever la boue des caniveaux qu’on a mal creusés sous le soleil et sous la pluie, alors qu’ailleurs, les gens dorment et l’intelligence travaille pour eux.» Voici une situation de haute intensité de main d’œuvre décrite par Yves Marc Modzom le 6 décembre dernier. C’était à l’occasion de l’atelier de la filière «journalisme» baptisée «Café de ma promotion». En réalité, le directeur de l’Esstic décrie une situation encore propre à plusieurs pays en voie de développement dont le Cameroun. Laquelle met en lumière le double problème de l’absence de modernité dans l’accomplissement des tâches et de la main d’œuvre qualifiée dans notre société.
Modèle japonais
À cela, Pierre Ndzengue propose une solution calquée sur le modèle japonais qu’il connait mieux. L’ambassadeur du Cameroun au Japon a partagé l’expérience vécue dans le pays du « judo (art martial)» avec des étudiants de l’Esstic. Pour lui, la vie au sein de la société japonaise est aujourd’hui moins ardue, grâce à la robotique. Partie des secteurs industrielle, cette technologie fait aujourd’hui partie du quotidien des populations japonaises. La preuve, certains robots peuvent jouer le rôle de «nounou». «Si vous êtes seul chez vous, le robot peut vous assister à la maison…», indique-t-il.
Revers
Dans son exposé fortement apprécié par l’auditoire, l’ambassadeur camerounais présente également les revers de la robotique. Parmi eux, se trouve le chômage. Du fait de la robotique, plusieurs personnes perdent leur emploi et vont jusqu’à s’ôter la vie, raconte le diplomate. Au-delà, cela il y a le coût des recherches nécessaires à l’implémentation d’une telle technologie. Ce n’est pas tout.
La tranche d’âge de la population camerounaise pose également problème. Au Japon, apprend-on, la robotique est implémentée dans un contexte où, la population est vieillissante. Ce qui est tout le contraire du Cameroun.
«Est-ce que les pays comme les nôtres peuvent faire usage des robots ? Si le japon est devenu un leader en robotique aujourd’hui, c’est à cause du vieillissement de la population, le manque de main d’œuvre. Or, nous avons la main d’œuvre… Premièrement, on peut se poser la question de savoir est-ce que la robotique en tant qu’instrument de croissance peut être appliquée dans nos états ? Deuxièmement, il faut se poser la question de savoir quel est le lien qui existe entre le robot, la robotique d’une manière générale et le créateur ?», autant de question qui n’ont pas encore de réponse. C’est ce qui pousse certains étudiants pourtant édifiés sur le sujet à rester prudent. «J’ai écouté monsieur l’ambassadeur avec beaucoup d’attention et je pense que la robotique n’est pas une mauvaise chose. Elle peut servir dans certains domaines. Mais elle ne saurait devenir une solution à tout. Auquel cas, nous risquons également de connaitre une montée en puissance des cas de suicides», explique Joseph.
Joseph Julien Ondoua Owona